4-I hate you because I think about you.

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Chapitre 4
(pdv Luie)




"C'est faux. Tu ne serais pas venus et tu ne m'aurais pas recontacter. Mais, tu là...
Et...je ne penses pas que c'est pour parler."


Ces phrasés se rejouent dans mon esprit comme un disque rayé. Je tripote le métal de la laisse qu'elle a laissée avec sa carte de visite sur la petite table de la supérette avant de partir.


Je balance l'objet sexuel sur la table basse, balayant Luie de mes pensées pour me consacrer pleinement à mon dimanche. C'est le jour de Dieu, Luie étant la fille du diable, cela devient un affront de mon cerveau de coudre son visage en son intérieur ce jour là.


J'attrape mon téléphone pour vérifier mes messages.


Aaron : t'es libre aujourd'hui ?


Moi : oui, tu veux qu'on se voient ?

Aaron : Non c'était pour vérifier que tu étais bien une loque comme moi.

Aaron : couillon. Oui vient chez moi. Dépêche toi.


Aaron : S'il te plaît.


Moi : ok.

J'attrape ma veste sans prendre la peine de me doucher ou de changer les habits que je portais hier. Je pouffe en me rappelant que Luie avait tendance à me juger lorsque que je lui faisait comprendre que le week-end, du vendredi soir au dimanche matin je n'avais pas l'intention de me doucher si je n'avais rien de prévu. J'en ai prise une vendredi pour allez en boîte, samedi pour allez la voir, mais j'en prendrais une que ce soir avant de reprendre le boulot. Aaron ne vaut pas ce mérite. Jesus, je m'étais promis de ne plus penser à elle.

J'ouvre la porte de mon couloir, atterrissant directement au noyau de la ville lorsqu'une bourrasque de vent me gifle le visage comme pour me punir d'avoir une nouvelle fois cité son nom. Des fois je me demande littéralement si l'on me surveille d'en haut.



À l'intérieur d'un building, les chaussures à plats sur un paillasson Burberry, le sonnet de Tchaikovsky se joue je le sais dans l'entière appartement d'Aaron. Il m'a dit en la choisissant que cette musique renforçait son état d'esprit, sa confiance en lui en lui envoyant des élans d'un sentiment de grandeur. Comme si appuyé sur son estime de mégalomane allait le rendre plus charment qu'il ne l'est déjà.

Je souffle mon chagrin pour essayer d'atténuer le feu hardant s'étalant toujours un peu plus dans ma tête. Quand je viens ici j'ai toujours cette impression d'avoir été plongé dans un endroit qui ne me correspond pas. Une énorme allée, aux parures dorées, un tapis de luxe sur lequel les gens s'amusent à se nettoyer alors que je pourrais littéralement le vendre pour payer mon loyer. La grandeur ? Le luxe, l'élégance ? nous n'avions vraiment pas la même vie Aaron et moi. Je me noyais complètement oppressé par le fait d'être minuscule, non pire, in-vi-sible au milieu de tout ça. Même si cela n'est qu'éphémère je ne pouvais pas m'empêcher de geindre une fois seul l'énorme fossé qu'il y a entre nos modes de vies.


L'entrée s'ouvre sur la tignasse brune de mon ami. Il sourit brièvement, puis me réclame à l'intérieur. Je rentre et respire le doux arôme de vanille qui se dégage de ses meubles comme si la peinture noire qui leurs servait de manteau en était totalement composée. Je me retourne et scanne rapidement ses biceps apparent. Aaron ne croyait qu'en une seul divinité, celles de ses muscles, c'était son arme fatale. Toutes les femmes qu'il croisait priaient pour pouvoir les tâter pour elles seules à jamais. Enfaite à coter de la figure caractéristique et imposante qu'il est j'avais du mal à me situer, à comprendre pourquoi il s'attardait à être amis avec le frein que je représentais. Je respire son ombre auprès des autres mais je suis sa lumière à lui, la seule épaule qu'il désigne. Je sais que ce n'est pas bien seulement il est difficile de ne pas être envieux d'une telle personnalité. J'allume ma cigarette comme si de rien était et m'assois sur son canapé en cuir.

13Où les histoires vivent. Découvrez maintenant