Chapitre 9 : Montpellier

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Il faut que je vous raconte ce moment épique à Nimes. C'est un peu comme un flash hors du temps. Je ne sais plus si c'était la veille ou l'avant veille du concert... 

A ce moment là, il faisait nuit. Je ne sais plus si c'était tard dans la nuit ou très tôt le matin mais les rues n'était pas vraiment fréquentées.

Marion habitait Nimes. C'est donc tout naturellement que ma titine, une AX pour rappel, se baladait dans les rues de Nimes qui est à quelques kilomètres de Montpellier.

Et ma jauge d'essence était dans la réserve. Il fallait donc trouver RAPIDEMENT une station service ouverte en 24/24 pour remplir le carrosse et partir pour Montpellier!

Nous voilà donc dans l'AX à rouler à plus de 100km/h dans les rues désertes de Nimes avec du Tokio Hotel à fond! 

Il faut vous imaginer que ma voiture, en période de tournée, avait vraiment des allures de deuxième maison. Des fringues un peu partout, de la bouffe qui traine sur le tableau de bord et la planche arrière, des clopes à tous les sièges, des breloques au rétroviseur et, ça commençait déjà, des tags sur toutes les parties blanches métalliques visibles dans la voiture.

Et là, dans une rue, on entend et on voir débarquer une bagnole de flics à l'américaine par derrière avec les gyrophares, et qui nous bloque la route en frein à main (alors que j'avais nettement ralenti en la voyant arriver, et que je m'étais calée sur le côté pour la laisser passer pensant que ce n'était pas pour nous - mais ça l'était).

Un flic arrive, puis un 2ème. L'un fait le tour de la voiture, l'autre me dit de couper le moteur et de lui donner mes papiers. Je m'exécute.

"Vous faites quoi là?" - "On cherche une station service, j'ai plus d'essence et on doit aller à Montpellier" - "Montpellier? Pour quoi faire?" - "Pour le concert de Tokio Hotel!" On leur a répondu toutes en choeur.

Le flic a rigolé, nous a demandé si on savait à combien on roulait pour me dire que j'étais à 100km/h (et j'avoue que je ne m'en étais pas rendue compte) avant de m'expliqué gentiment que quand on n'a plus d'essence, vaut mieux rouler doucement, que ça consomme moins ! Puis il m'a indiqué où était la station service la plus proche, nous a dit de faire attention à nous et nous a souhaité un bon concert.

Et c'est tout.

Pas d'amande, pas de retrait de point ou de permis... Alors oui, j'ai eu beauuuuuucoup de chance car toute cette histoire aurait très certainement pu s'arrêter là, à Nimes, car c'est ce concert et le suivant qui vont vraiment être mon "effet papillon"...

***

Arrivées devant la salle, on retrouve les DDMz avec lesquelles on s'installe tout naturellement (en dépassant un petit paquet de fans - une 30aine).

On discute, on parle du concert de paris, de l'attente sous la pluie alors que là il fait super beau, du concert de Toulon de l'an passé... et de l'après.

Je rencontre d'autres DDMz que je ne connaissais pas et avec lesquelles je sympathise, et d'autres fans comme Li' qui est aussi tomienne.

Je commence juste à trouver une identité et à me sentir plus tomienne que thienne ou twinienne en fait. On parle beaucoup des garçons et il est certains que j'ai plus envie de délirer avec Tom que les autres membres du groupe.

Mais à la différence des filles, je ne le vois pas comme un boyfriend potentiel ni un fantasme. J'aimerais plus aller faire des concours de rots avec lui que passer une nuit torride entre ses draps. Même si je le trouve beau. Mais je trouve Bill aussi très beau! Donc ça ne fait pas tout.

La nuit tombe et j'ai ce privilège de pouvoir aller dormir dans la voiture.

Je galère un peu à m'endormir mais fini par sombrer jusqu'à ce que je sois réveillée en sursaut par un homme qui frappe à ma fenêtre.

Tome 1 : Ma Raison d'EtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant