Chapitre 3 : Bercy Baby

106 5 2
                                    

Le concert de Paris Bercy du 16 octobre 2007 approchait à grand pas et plus le temps passait, plus je sentais qu'une date ne me suffirait pas. 

Je me suis donc vite décidée, avec Marion qui ne pouvait pas venir à Paris, de la retrouver sur la date de Toulon où elle avait prévu d'aller avec une amie.

Je guettais chaque jour l'évolution de l'arrivée des fans devant la salle. Et le 15 octobre, après le travail, je suis partie avec seulement un sac en bandoulière contenant ma place, mon téléphone, mes écouteurs, un chargeur externe, mon appareil photo, mon portefeuille, un petit déo, de quoi me maquiller et une couverture de survie.

Bercy , je ne connaissais pas. J'ai donc été de suite impressionnée devant la taille du bâtiment en arrivant devant.

Sur le parvis, des barrières en place parquaient les fans déjà nombreuses qui entraient et sortaient de leurs tentes. 

Je me suis mise à la file et ai commencé à attendre.

De nature assez réservée quand je ne connais pas, et n'étant entourée que de groupes de fans qui se connaissaient, je n'ai pas vraiment réussi à me lier d'amitiés sur place.

L'ambiance me semblait plus froide que pendant l'attente au champ de Mars... et la nuit s'installait.

Avec elle, les températures sont vites descendues et peu de monde dormait vraiment.

Beaucoup cependant étaient dans les tentes, et d'autres allaient et venaient dans la file. Certains même en sortait pour aller se mettre à l'abri du vent et de la fraicheur nocturne.

Pour moi, impossible de dormir. J'ai donc commencé à analyser la situation et surtout le fait que j'étais très loin du début de la file.

Au moins 200 personnes attendaient devant moi, ce qui me paraissait inconcevable pour atteindre mon objectif.

Ma plus grande crainte était de me retrouver embourbée dans la fosse et de suffoquer. Il me fallait au moins être dans les 2 premiers rangs... C'était ça mon objectif. Mais comment faire? Toutes ces filles sont bien plus jeunes que moi et courent donc plus vite, sans aucun doute...

Vers 5h du matin, alors que le campement semblait dormir pour la plupart, j'ai décidé une chose folle : gruger autant que je pourrais. Comme une façon de forcer le destin : soit ça passe, soit je me retrouverai encore plus loin.

Je me suis donc mise à avancer dans la file comme si ma place était bien devant, encore et encore, en enjambant les personnes dormant au sol et slalomant entre les tentes le plus discrètement possible.

Arrivée à une cinquantaine de personnes du début de la file, une des fans s'est réveillée et a crié "MOUVEMENT DE FOULE! DEBOUT!"

Je me suis avancée alors que beaucoup se levaient, pour me figer à quelques pas de là, à côté de fans qui devaient être là depuis bien longtemps, et en priant pour qu'elles ne me demandent pas ce que je fichais là...

Par chance, je suis tombée sur celle qui allait devenir ma meilleure amie encore aujourd'hui, Anaé, qu'on nommera A', ou kekette, et qui ne m'a donc pas balancé alors qu'elle savait bien que je n'étais pas là, de base.

Elle était avec sa cousine et m'ont immédiatement pris dans leur "groupe", sachant que je les laisserai évidemment passer avant moi.

La journée a été un partage de délires et fous rires, surtout quand on s'est rendu compte qu'on habitait à quelques minutes l'une de l'autre! Comme quoi le destin parfois nous réserve de belles surprises.

Et d'un coup, un gros bruit sourd se mit à retentir et faire trembler nos ventres, ainsi que des coups de batteries provenant de l'intérieur de Bercy : les soundchecks!

Tome 1 : Ma Raison d'EtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant