Chapitre 11 : HH BB

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Ce premier Road Trip ne fut pas de tout repos.

On était un peu partie sans savoir ce qui nous attendait et, accompagnée de mineures ou tout juste majeures, moi même je n'avais pas conscience que ça pourrait être bien plus long et compliqué que prévu.

Sur Google, 9h de route environ depuis Paris où nous récupérions A' et moi les filles. Bon, avec des pauses, on va dire 10.

En réalité, il nous a fallu presque 14h pour arriver à destination. 

La raison? Et bien la carte routière qu'aucune de mes passagères ne savait lire!!! Alors comme j'étais la seule à avoir le permis, je ne pouvais pas moi-même m'arrêter à chaque fois pour lire la carte et trouver notre chemin, évidemment.

Car à cette époque, les GPS coutaient chers et les téléphones n'en n'avaient pas d'intégré. Alors à part la carte routière, on n'avait pas vraiment grand chose pour nous guider...

Si, Carmen savait qu'il fallait passer par Essen, car elle y était déjà allée. Alors on a suivi Essen, mais pas le bon! On s'est retrouvées dans un Essen qui ne ressemblait pas au Essen de Carmen et on a dû s'arrêter bon nombres de fois pour lire et relire les cartes des stations et trouver notre chemin.

Bien évidemment, on avait aussi fait un budget pour le voyage, avec notre ami "via michelin", mais c'était sans compter les détours interminables, le chauffage et la charge du véhicule avec 5 nanas à bord, des sacs, des coussins, des couvertures, de la nourriture, ... qui on fait descendre le réservoir d'essence plus vite que prévu.

Et bien évidemment aussi que dès qu'on a enfin passé la frontière allemande, on a cru qu'"Ausfahrt"  était le nom d'une ville! On était comme des folles après tant de temps à chercher l'Allemagne ! Jusqu'à se dire que cette ville était vraiment très grande et finir par comprendre que ça voulait seulement dire "Sortie"...

On est arrivé aux portes d'Hambourg (ou HH comme indiqué sur leurs plaques d'immatriculation là bas) vers 17h. On était sur la réserve donc il a fallu trouver une station (encore) pour mettre du gazole et se rendre compte qu'il allait être difficile de rentrer en France avec ce qu'il nous restait si on devait faire autant le plein qu'à l'aller.

Lucie connaissait l'adresse des garçons... en mémoire visuelle!!! Elle n'avait pas le nom de la rue, encore moins le numéro, mais saurait se repérer si on arrivait dans le quartier.

Sauf que HH c'est grand! 

On est arrivé à une gare, et elle est descendue pour demander aux policiers s'ils connaissaient l'adresse des Tokio Hotel. 

Quand j'y pense aujourd'hui, je pense qu'à cette époque les gens nous prenaient pour des timbrées mais dans le mouvement, je vous promets que ça ne nous semblait pas absurde de demander ça aux gens, car forcément, Tokio Hotel étant un groupe mondialement connu (enfin, c'est ce qu'on se disait), tout le monde savait où ils habitaient ici!

Finalement, à force de tourner dans la ville, nous avons trouvé des lieux qui ont inspiré Lucie et nous on mené jusqu'à chez eux... dans la nuit.

C'est donc dans le noir et l'excitation la plus totale, guidées par notre fatigues et les vagues souvenirs de nos deux co-pilotes, que nous sommes arrivées enfin devant la résidence des garçons sur les coupes de 20h.

Maintenant, il s'agissait d'écrire la lettre! Et oui, car on ne l'avait pas écrite. 

Carmen parlant l'allemand a joué la traductrice. Je ne me rappelle plus exactement ce qu'on lui disait mais en gros on a écrit qu'on avait fait la route de France jusque là pour lui déposer cette lettre afin qu'il sache que ses fans sont derrière lui en ce moment difficile, qu'on ne lui en voulait pas qu'il ait dû annuler la tournée, qu'il devait se soigner et qu'on l'aimait. 

Ensuite Carmen a été vers l'entrée de la résidence et a parlé un temps avec le vigile qui a finalement accepté de mettre la lettre dans la boite aux lettres des garçons.

Nous avons passé un moment devant, à regarder la magnificence de cette résidence, à imaginer dans quel bâtiment ils étaient, et à se réjouir d'avoir réussi à lui passer ce message, et évidemment à prendre une photos de nous devant, dans le noir, ou on ne voit rien d'autres que nos têtes exténuées par ce voyage, avant de se poser dans un fast food et reprendre la route.

Car oui, les filles avaient cours le lendemain! Ma mission était donc de faire le retour comme l'aller : en une traite! 

Malheureusement, je n'ai pas tenu le coup et il a fallu que je dorme un peu, d'autant que je venais de passer une tempête de neige qui avait eu raison de mes derniers regains d'énergies.

J'ai dû dormir quelques heures, après avoir participer à une bataille de neige rythmée par leurs musiques, sur l'aire d'autoroute qui nous a accueilli pour quelques heures, suffisamment pour me requinquer et être alerte sur le reste du trajet, mais le matin était là donc il était évident qu'elles ne seraient pas en cours.

Il l'était d'autant plus évident qu'on n'avait presque plus d'essence et d'argent non plus.

Toutes mineures, aucune n'avait de CB. Moi oui, mais elle ne fonctionnait pas hors France. Donc tant qu'on était en Allemagne, on était bloquées! 

On allait donc de stations services en stations services sur l'autoroute et les filles sortaient pour demander quelques euros aux gens.

Oui, on faisait la manche... Mais ça marchait!! On a réussi à récupérer assez pour mettre l'essence nécessaire à nous ramener en France et une fois la frontière passée j'ai pu faire le plein avec ma carte.

Finalement, on sera de retour sur Tours ce soir là, et malgré nos péripéties, on avait clairement la tête dans les nuages.

Avec A' on a écrit ça sur notre blog, nos blogs mêmes. Et à mesure qu'on racontait ce qu'on venait de vivre, les souvenirs qu'on avait construit pendant ce road trip, une seule idée nous venait en tête : repartir.

Tome 1 : Ma Raison d'EtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant