11 - Date night

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Oria


J'ai tenté une nouvelle coiffure ce soir ! J'ai attaché mes cheveux en chignon très haut et tiré, laissant seulement deux petites mèches à l'avant de mon crâne. Ça fait très sérieuse, j'aime beaucoup. La robe que j'ai choisie pour ce soir, est simple, mais fait son effet. Elle est de couleur noire, en satin, et elle s'étend jusqu'au niveau des mollets. Je me sens vraiment divine, je dois le reconnaître. J'ai besoin de retrouver la vraie moi, celle qui s'en fichait d'être remarquée, celle qui s'aimait. Et je compte bien, tous faire pour y remédier !

— Je peux savoir où tu vas, magnifique comme ça ? me demande mon frère en passant devant ma chambre.

— Tu n'as pas oublié quelque chose par hasard ? je lui répond, les sourcils froncés.

Elias rentre dans ma chambre et s'assoit sur mon lit en se laissant tomber de tout son poids. Je le déteste, je vais devoir bien tirer ma couverture à nouveau quand il partira. Je suis de nature très maniaque, alors un rien peut me stresser.

— Je sais, je sais, je sais ! se défend mon frère en levant les mains en l'air. Mais j'ai énormément de choses à faire en ce moment, alors oui je t'ai oubliée, excuse-moi Oria. soupire t'il en se laissant tomber sur le dos. Maman revient quand ?

J'ignore sa question en m'appliquant sur le traçage du contour de mes lèvres. J'ai opté pour un magnifique rouge pour ce soir. J'espère ne pas terminer la soirée avec du maquillage sur les dents. Il ne manquerait plus que ça ! Elias ne semble pas disposé à me dire la vraie raison de ses absences à répétition, donc je ne vais clairement pas lui dire où je vais. Il est évident qu'il est agacé par mon silence, car je perçois son souffle. Je préfère l'ignorer, en continuant à me préparer dans la joie et la bonne humeur.

— Mec, t'es en haut ? crie une voix, que je reconnais directement.

Putain, je peux savoir ce qu'il fout encore là, lui ?

— Monte ! Je suis dans la chambre d'Oria ! lui répond, mon frère.

Je fusille Elias du regard et je peux sentir à son expression, qu'il ne comprend en rien ma réaction. En même temps, je doute qu'Ulysse ait eu assez de courage, pour avouer à son meilleur ami qu'il a presque embrassé sa petite sœur. Mon frère serait hors de lui s'il l'apprenait. S'il connaît son ami parfaitement, il sait lui-même que c'est un connard au fond. Je ne me souviens en aucun cas, avoir déjà vu Ulysse avec une femme, du moins, sérieusement.

— J'en connais une qui sort le grand jeu pour ce soir... Elias, tu ne vas pas la laisser sortir comme ça, si ? dit Ulysse, en me fixant depuis l'encadrement de ma porte.

Ses yeux me toisent si intensément, que j'ai comme l'impression que ma peau brûle sous son regard ardent.

— Je te demande pardon ? je rétorque, sidéré par sa remarque.

Non, mais pour qui il se prend lui !

— Avec tout ce qui se passe de nos jours... Il faut être prudent, je dis ça pour toi, rien de plus ! proteste t'il, en levant les yeux au ciel, l'air nonchalant.

— Premièrement, penser ainsi, c'est extrêmement patriarcal ! Bordel, et deuxièmement, une femme n'a pas à changer ses fringues par peur d'être agressée, c'est aux gens malveillants de s'éduquer ! En aucun, nous devons nous cacher ! je crache, en lançant mon mascara au sol, folle de rage.

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