- CHAPITRE 3

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Un début rebondissant mais petit


Le monde ne se limitait pas seulement au doux pré dans lequel les deux frères et sœurs avaient grandi. Il était grand et vaste, accueillant plusieurs cités quelles soit elfique ou humaine. Il donnait lieu à toute sorte de cadre héroïque ou grandiose, variant les constructions et la beauté de la nature ; offrant grand espoir que le lendemain sera meilleur. Mais rares étaient les fois où l'espoir gagnait.
Les jambes lourdes de blessure, Aélis essayait de suivre le rythme frénétique qu'abordait son frère aux longues jambes poussées par de vaste vague de terreur.

— Allez Aélis, ranges moi cette tête des mauvais jours, n'est-il pas beau de découvrir le monde ?

Non trop enthousiaste de fuir son foyer, Josiah essayait de se convaincre lui-même. Il n'était pas doué pour le maniement des armes, et la bagarre, il n'en avait jamais eu recours car sa sœur était toujours dans les parages pour user de ses poings ; il ne pouvait pas faire grands chose pour la défendre si l'occasion devait se présenter, c'était même lui qu'on devait protéger ; mais leur mère lui avait demandé de veiller sur elle, alors la seule chose qui'il pouvait lui offrir était un peu de bonne humeur, s'assurant qu'elle ne perde jamais le peu de joie qu'elle voulait bien exposer, quand elle le voulait.

— Je n'appellerais pas ça découvrir, ça ressemble plus à de la torture.

Le soleil venait de se lever, et la nuit avait été longue. Longue de marche. Aucun repos n'avait été autorisé par le demi-elfe, trop soucieux de ce qui pouvait les poursuivre. Une intuition lui disait que ce qu'ils avaient pu voir hier, la vision qui s'était implantée dans leurs souvenirs, d'autres -voir tous- aurait pu la voir. Il ne serait donc pas étonné que plusieurs personnes partent à la recherche des gemmes. Le fait que c'était Aélis qui possédait une de ces gemmes était encore secret, et il voulait que ça le reste le plus longtemps possible.

— Tu es rabat-joie.

Avec un peu de chance, le secret ne pourrait jamais être découvert, et ils ne feront front à aucune épreuve. Bien qu'essayant d'être enthousiaste le plus possible, il ne pouvait s'empêcher de se dire que ce n'était qu'illusion. Il ne pourront jamais rester étranger tout le long. Quelque chose émergeait de la gemme violette, un pouvoir, une force, il ne savait pas trop, mais si lui pouvait le sentir, d'autres le pourraient aussi. Peut-être était dû à ses capacités d'Elfe, mais la pierre semblait l'appeler, comme si elle était dotée d'une quelconque conscience.
Il regarda par-dessus son épaule pour regarder sa sœur qui traînait des pieds en jouant avec une brindille d'herbe qu'elle s'amusait à déchiqueter.
Une chose qu'il savait, était que sa sœur avait vu plus de chose que lui.
C'est la pierre qui me l'a dit.
Avait-elle énoncé quelques secondes après que la vision soit apparu. La gemme lui avait dit que Seluth mentait, qu'il ne pouvait ramener l'ordre dans le monde en redonnant la gloire des gemmes, comme il l'avait indiqué, mais que bien au contraire, il voulait s'assurer le plein pouvoir et être aussi immortel qu'un Dieu, mettant en péril la paix dans ce vaste monde.

— C'est vrai, excuse-moi, ironisa soudainement Aélis, je devrais être débordante de joie suite à notre départ inattendu, et à cette nuit interminable agrémentée par une marche sans s'arrêter.

Au souffle long de Josiah, elle essaya de reprendre ses esprits et de se calmer.
Elle avait beau actuellement avoir des jambes aussi lourdes que la roche, rien n'était de la faute de son frère, alors s'en prendre à lui n'arrangerait rien. Mais, le malheureux, était le seul à ses côtés, et donc le seul à pouvoir subir sa mauvaise humeur. Une mauvaise humeur qu'elle devait absolument exprimer au risque d'exploser. Et puis il n'était pas si blanc que ça, après avoir profité d'un moment de faiblesse pour la forcer à le suivre en utilisant une de ses passions que seul le voyage permettait, il ne l'avait pas laissé ni s'arrêter pour souffler un peu, ni manger pour reprendre des forces.
Le temps n'était pas à la pause pour ce garçon aux capacités différentes des Hommes, il fallait s'éloigner le plus vite possible de leur village et des pauses pour manger, pour souffler, ou pour juste réaliser ce qu'il s'était passé n'était pas nécessaire d'après lui.

— Excuses moi Josiah, c'est juste que... On pourrait peut être au moins s'arrêter pour manger quelques choses ?
— Non Aélis, on ne peut pas.
— Mais mon ventre cri famine depuis que le soleil s'est levé, l'heure du premier repas est passé depuis bien longtemps maintenant.

La légende des gemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant