- CHAPITRE 2

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L'AMOUR FRATERNEL




— Encore merci, de nous aider avec l'enclos.

Voilà deux nuits que des puissants orages réveillaient le petit village, que la foudre frappait dans la prairie à côté d'eux et que le vent fouettait les constructions faibles des habitations.
Et pourtant, la journée était éclairée par un grand soleil, comme si la tempête disparaissait au lever du jour.

— Si cette nuit est la même que les deux précédentes, je ne donne pas chère à cette barrière.

Josiah passait donc sa journée à aider les habitants à renforcer leur enclos, et à réparer ceux qui étaient cassés.

— C'est avec plaisir que je le fais, répondit Josiah un grand sourire aux lèvres, et puis je ne pourrais dire non quand je sais que ma récompense est la célèbre citronnade de dame Ayline.

La vieille dame sourit et se remit à ses tâches ménagères, laissant Josiah avec l'homme de la maison.

— Tu ne devrais pas dire ça, elle va finir par te payer seulement en citronnade.

Josiah lâcha un petit rire pendant qu'il coupait le fil de fer qui allait maintenir un peu plus l'une des barrières de l'enclos des poules.
C'est ainsi qu'il gagnait sa vie.
Il était une personne très manuelle, qui manipulait les outils comme un chef. C'est là où il excellait.
Il aimait faire travailler ses méninges pour rendre la vie plus facile.
Il était un inventeur chevronné.
Sa première grande création était un mangeoire beaucoup plus sophistiqué pour les poules. Permettant de les nourrir en dehors de l'enclos, pour que plus aucune poule ne profite de l'heure du repas pour s'enfuir, la barrière à peine ouverte.
Il avait inventé ce système quand il avait perdu sa troisième poules et que sa mère l'avait engueulé une énième fois.
À vrai dire, c'était le seule à qui ça arrivait, Aélis n'avait jamais perdu de poule quand elle entrait dans l'enclos elle, et même si ça avait été le cas, elles n'auraient aucune chance face à la grande chasseuse qu'était sa soeur.
Si une poule essayait de s'enfuir, elle finirait dans le four.
Lui, si une poule essayait de s'enfuir, il n'avait pas d'autre choix que de la regarder regagner sa liberté, au risque de se faire mal en essayant de la rattraper.
Il était le maladroit de la famille -même si sa soeur n'était pas loin derrière lui-.
Et c'est à force de casser des choses et de les reconstruire, pour ne pas se faire punir, qu'il acquis certaines bases qu'il améliora avec le temps, la pratique et son cerveau; faisant de lui le touche à tout du village.
Sa dernière invention ne datait pas de si longtemps que ça, il avait construit un système qui ramenait l'eau de la rivière en plein coeur du petit village. Non pas un puit, car dans ce cas l'eau venait de terre, mais pour l'invention de Josiah, on la voyait se frayer un chemin dans les morceaux de bois qu'il avait sculpter, pour ensuite s'arrêter dans un puit peu profond.
Pour ne pas que cela déborde il avait également créer un système de pompage auquel chaque habitant avait accès quand il en avait besoin. Mais il ne s'était pas arrêté là, il avait réussi, grâce au savoir de sa mère, à rendre l'eau potable.
Il filtrait l'eau à l'aide d'algue et de grain de charbon qu'il avait disposé un peu partout sur des morceaux de bois, alors, le temps que l'eau finisse sa route, elle arrivait éliminé de la plupart des bactéries, la rendant potable.
Il en était extrêmement fier.
Grâce à lui, les aller-retour vers la rivière, avec des sceau remplis d'eau était finis, et tout le monde lui en était reconnaissant.
Mais il n'était pas qu'un inventeur, non il passait son temps également à solidifier toutes les structures qu'ils pouvaient, il était d'ailleurs payé pour ça. Que ce soit dans son petit village de 20 foyer ou dans la cité Dewwick qui était à une journée de chez lui.
Il aimait ça.
Il se sentait utile, lui qui était destiné à ne pas avoir de famille ou d'amis, du à ses longues oreilles et à sa carrure d'Homme.
Il avait réussi à s'éloigner de ce destin fatal.
Aujourd'hui tout le monde l'acceptait, que ce soit ici, ou dans la cité.
Certes il en a fallu du temps, mais ses talents pour le bricolage ne pouvait pas faire de lui un demi-elfle détesté.
Il était utile. Et ça suffisait à l'accepter.
Bien qu'évidemment, dans le village, on avait appris à l'accepter pour la personne qu'il était et non pas que pour son utilité.
On l'invitait même à manger, et depuis sa majorité, à boire un coup, à pêcher, ou juste à discuter.
Il avait de la chance et il s'en rendait compte.
Mais une partie de lui, une toute petite partie de lui ne pouvait pas s'empêcher de se demander qui était ses vrais parents.

La légende des gemmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant