2-ENZO

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« Quel est le point commun entre une blonde et un jardinier ?
Il n'y en a pas, y'a qu'elle d'assez conne pour se prendre plusieurs fois le même râteau. »

ENZO COLEMAN







Je suis Amber et les deux autres en traînant des pieds. Une fois arrivés dans la salle, tout le monde est déjà installé. Lukas nous laisse devant la porte et discute avec un ancien qui le targue d'éloge à propos de son diplôme d'ingénieur marin.

L'endroit est grand. Le siège de la fondation dans laquelle tous les jeunes présents ici travaillent, est financé par des dons gracieux de quelques riches philanthropes de la région. Au rez de chaussée se trouve tout le matériel opérationnel: des brancards, des sacs de secours, des défibrillateurs mais également des planches de sauvetages et des zodiacs qui seront bientôt répartis dans les 10 postes de secours qui composent la circonscription de Plymouth.

À l'étage où nous sommes se trouvent les bureaux et les salles de réunion. Il me semble qu'il y a aussi un sous-sol où sont rangées les archives de l'association mais je ne m'y suis jamais rendu bien qu'elles soient publiques.

—Allez vient Zo'.

J'ai à peine le temps de reconnaître les visages présents dans la pièce que mon amie me prend le poignet pour me traîner jusqu'à une rangée de chaises. Je réalise d'un coup d'oeil que je ne connais personne. Il y a une quarantaine de saisonniers mais la plupart me sont inconnus. Bon, mis à part ceux avec qui je me suis formée au métier cette année, et bien évidemment, mis à part les requins.

Je les connais un peu trop ceux là.

Justement, Amber prend la place à côté d'Eyleen Cox, l'une d'entre eux. La brune nous lance un regard bref auquel mon amie répond par un sourire poli.

Je me garderais bien de m'approcher des requins et de leur entraîneur de trop près, donc s'asseoir à côté de sa copine n'a pas l'air d'être la meilleure idée. Je tâte le terrain en évaluant discrètement le reste de la salle: après réflexion, la solitude de Eyleen est un peu étrange, je remarque qu'elle agit sur les autres comme un repoussoir. Elle sent mauvais ?

—On peut s'asseoir là ?

—Bien sûr les filles. Ho salut Enzo, comment vas-tu?

—Ça va.

Niveau efforts on a vu mieux.

J'aperçois Lizzie à l'autre bout de la pièce qui prend place à côté des autres anciens, pour une raison qui m'échappe, la mannequin à notre droite n'est pas avec eux.

—Lukas et Lizzie vont bien ? me demande-t-elle.

—Tu ne les vois plus ?

—Non, ça fait quelques semaines qu'on est plus ensemble.

Ce qui explique sa semi exclusion d'avec le groupe d'amis de mon frère qui sont rassemblés plus loin.

—Ha, désolé.

—Ho mais ça va, c'est moi qui l'ai largué.

Et les détails en plus...

Comme pour couper la situation gênante dans laquelle je suis embourbée, notre formateur en secourisme se racle bruyamment la gorge.

—Les premières années, Enzo Coleman et Edmund Cooper sont priés de me ramener les diplômes qu'ils devaient me rendre la semaine dernière.

Je me lève en vitesse et vais lui remettre les feuilles encore à moitié humides. Le souci lorsqu'on marche dans les pas de ses aînés, c'est justement de piétiner des empreintes déjà marquées au fer rouge dans les mémoires. Tout le monde voit la ressemblance évidente entre nous maintenant : Enzo, la petite sœur blondasse du grand Lukas premier du nom.

Les sept péchés de la fin du monde T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant