PÉCHÉ: n.m, transgression consciente de la loi du ciel.
Enzo va commencer sa première saison de surveillance des plages. Repos bien mérité après l'année infernale qu'elle a passée, son idylle tourne au vinaigre quand elle apprend qu'elle va être ass...
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"Quelle est le point commun entre la bonne humeur de Silas et le contraceptif masculin ? On en a déjà entendu parler mais on l'a jamais vu: il ne vaut mieux pas, ils auraient trop d'effets... indésirables"
ENZO COLEMAN
"Tu peux nous ramener au point de rendez-vous maintenant que t'as gagné ? S'il te plaît.
Il s'en veut, ça s'entend dans sa voix, mais je suis trop 'l'incarnation de tous les péchés de cette planète' -comme il aime me le rappeler- pour lui pardonner.
Un trésor avec tous les fléaux de l'humanité à l'intérieur, il m'a prise pour qui ? La boîte de pandore ?
—Excuse-toi, Silas.
—Comment ça ?
—Je te ramènerais auprès des autres quand tu m'auras demandé pardon, pour tous tes commentaires déplacés depuis quinze jours.
Il n'y a que moi qui soit capable de retrouver le chemin, il aurait fallu prendre ça en compte avant de m'accabler.
Silas s'assoit sur la pierre qui marque la fin du tunnel. Il fait frais ici, je me demande où en est le soleil dans sa course vers la mer. L'astre ne doit plus illuminer la pierre sombre de la falaise suffisamment pour en réchauffer les parois.
—Je ne vais pas m'excuser pour ça Enzo, je pensais tout ce que j'ai dit.
Promesse à moi-même: ne pas tomber pour un homme aussi abject que lui, même si c'est diablement excitant.
Il rampera à mes pieds, un jour.
—Alors on restera là, dommage.
Je m'assois à ses côtés, balançant mes pieds au rythme des gouttes qui tombent du mur jusqu'à un minuscule ruisseau. L'eau s'écoule vers les profondeurs de la grotte d'où nous venons. Son plic ploc incessant m'est vite insupportable mais l'insolent ne dit toujours rien.
—Je ne suis pas une gamine en crise Silas, dit le.
—Comporte toi comme une adulte alors, ramène nous en bas.
—Non.
—Très bien.
Il s'écarte autant que nos liens nous le permettent. Il est beaucoup plus patient que moi, et tout aussi orgueilleux: si les gouttes d'eau et le courant d'air le dérangent, il n'en montre aucun signe et attend que je flanche. Il sort son téléphone pour envoyer un message aux autres avant de se rendre compte qu'on ne capte rien, repose son cellulaire et observe les parois du couloir. Aucun de nous deux n'a remis les lampes sur son front, ça me permet de le dévisager.
