Chapitre 4

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Première semaine.
Premiers matins au bureau, le même rituel. Pascal attend que Florence s’installe à son bureau et il lui apporte son café long et sucré. Chaque matin, le même échange de regard mais chaque nouveau matin, un échange un peu plus intense sûrement dû au deuxième gage, qui chaque jour provoque de vives émotions chez Florence. Pascal prend un malin plaisir à trouver les situations les plus audacieuses et à mettre les nerfs de Florence à rude épreuve.

Un jour, en début de soirée, leur équipe est partie, seul l’officier de garde est présent à l’accueil. Florence doit rendre un rapport qui lui cause des difficultés, elle a besoin d’un café et file à la kitchenette. Elle se sert une tasse et au moment de ressortir de la pièce, Pascal se place devant elle. Ils ne sont qu’à quelques mètres de l’officier, seulement cachés par le pilier du hall, s’il change de place, il ne peut pas les rater. Pascal jette un dernier regard en arrière, l’officier est au téléphone. Il profite qu’il soit occupé, attrape le menton de Florence et dépose un vrai baiser sur ses lèvres, rapide mais profond. Il s’éloigne en souriant.

Un autre jour, après un interrogatoire, alors que le suspect est emmené par un officier et que Florence range son dossier, Pascal coupe la caméra et se dirige vers la porte. Florence se lève au même moment et le suit pensant sortir. Au dernier moment, Pascal repousse la porte et fait volte-face, Florence s’arrête juste avant de le percuter. Elle a compris, elle secoue la tête, il va falloir qu’il arrête de la surprendre comme ça. Et elle sourit. Il s’approche et l’embrasse, toujours rapidement mais intensément. Puis il se retourne et file comme si de rien n’était. Florence reste quelques secondes sur place, le regardant s’éloigner et imaginant le sourire qu’il affiche… le même que le sien.

La fois la plus embarrassante pour Florence est peut-être celle où elle est au téléphone avec le procureur dans son bureau. Seule la porte donnant sur le bureau de Pascal est ouverte, celle donnant sur l’accueil est fermée, heureusement. Et alors qu’elle est appuyée à son bureau, concentrée sur ce que lui dit le procureur, Pascal s’approche sans bruit jusqu’à être devant elle. Ses yeux se posent d’abord sur la paire de chaussures qui s’est figée devant elle, son regard remonte ensuite le long des jambes, puis du torse jusqu’à arriver sur le visage souriant de Pascal. Elle perd un peu le fil de la conversation et plisse les yeux, se demandant ce que veut Pascal. Elle continue à confirmer par de petits « oui monsieur » les propos du procureur bien qu’elle ne suive qu’à moitié la conversation mais Pascal est toujours là, face à elle, il mijote quelque chose. Tout à coup, il s’approche un peu plus et en profite pour l’embrasser. Il rit silencieusement d’avoir réussi ce coup-là. Florence est coincée, elle ne peut rien lui dire mis à part lui lancer un regard noir, malgré l’adrénaline qui traverse son corps, regard noir qui fait encore plus rire son partenaire. Le procureur à l’autre bout du fil se rend compte que quelque chose se passe du côté de la commissaire et il l’interroge. Florence s’en sort en lui prétendant que la major avait une urgence. Elle s’excuse tandis que Pascal file vers son bureau, fier de lui. Florence fulmine et attend avec impatience que son appel soit terminé pour avoir une discussion avec son capitaine mais le procureur ne la lâche pas et Pascal s’en va.

Chaque jour de la semaine, à des moments différents dans la journée, Pascal trouve un espace-temps de quelques minutes où il arrive à les isoler des autres, parfois de justesse et il lui donne ce même baiser, si rapide mais si électrisant.

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Deuxième et dernier week-end de gage.

Pascal décide de faire comme le premier week-end, il a trouvé ces moments plutôt agréables et Florence n’a pas eu l’air de s’en plaindre.
Alors il amène café et viennoiseries.
Comme le week-end précédent, Florence le laisse faire, il prend les mêmes mugs dans le placard et s’installe face à Florence, qui ne se prive pas de l’observer et elle ne s’en cache pas non plus. Elle apprécie réellement ces moments où Pascal prend les choses en main, cela l’apaise. Et Pascal adore quand, accoudée à la table, Florence pose son regard si doux sur lui. Ils ne sont plus policiers mais juste eux, Florence et Pascal, deux amis qui passent un bon moment.

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