Chapitre 6

676 31 14
                                    

Lundi matin, 6 heures.

La nuit a été un peu courte mais c’est seule que Florence se réveille, elle tend son bras mais la place à côté d’elle est vide et froide. Elle ne comprend pas. Elle s’assoit brusquement, allume sa lampe de chevet et fait le tour de la chambre d’un coup d’œil mais Pascal n’est pas là. Le doute l’envahit, elle se lève rapidement, enfile un gilet et file vers la salle de bain. Personne. Florence descend à la cuisine et toujours personne. La veste de Pascal n’est plus là, aucun message non plus. Ses yeux se posent sur la porte d’entrée et remarque les clés dans la serrure. Elle avance puis appuie sur la poignée, la porte est bel et bien ouverte, maintenant c’est sûr, Pascal est sorti. Elle retourne vers la cuisine et se laisse tomber sur une chaise, elle est de nouveau perdue, son cœur semble se déchirer. Elle qui pensait qu’ils s’étaient trouvés, qu’ils étaient enfin sur la même longueur d’onde. S’est-elle trompée à ce point ? Elle ferme les yeux et pose ses mains sur son visage. Elle ne sait pas quoi faire. Doit-elle l’appeler ? Il a peut-être dû partir en urgence… Il l’aurait prévenue. Elle ne doit pas s’affoler, dans le pire des cas, ils se verront au bureau et il faudra bien qu’il s’explique.

Florence soupire et se lève. Il faut qu’elle s’occupe l’esprit ; alors, après avoir pris son café, elle décide qu’elle ira courir avant de rejoindre le bureau. Pascal lui a donné l’envie de s’y remettre et elle compte bien s’y tenir, avec ou sans lui. Elle ouvre le placard, tend la main pour attraper une tasse mais son regard s’immobilise sur un autre mug, celui que Pascal avait pris l’habitude d’utiliser les matins où il venait chez elle. Sa main change automatiquement de direction et elle sort SON mug qu’elle pose sur la table. Elle reste plusieurs minutes sans bouger, les yeux fixés sur le mug de son capitaine. Puis elle secoue la tête pour sortir de son état hypnotique et surtout Le sortir de sa tête mais c’est impossible, il va falloir qu’elle fasse avec ou plutôt sans lui. Elle se sent perdue. Comment arrive-t-il à la troubler à ce point ?

Au moment où elle se décide à verser le café, la sonnette de l’entrée retentit. Qui peut sonner si tôt ? Pas Pascal. Pourquoi sonnerait-il alors qu’il était ici juste avant et qu’il a laissé la porte ouverte ?

Florence repose la cafetière sur son socle sans s’être servi de café et s’avance vers l’entrée. Elle ouvre la porte et se fige, son cœur s’emballe et se réchauffe simultanément. Son air surpris le fait sourire.

- Pascal ? Mais qu’est-ce que vous faites là ? Où étiez-vous ? Demande-t-elle en se reprenant un peu, histoire de ne pas lui montrer toutes les émotions par lesquelles elle est passée.

- Ah ! On revient au « vous » ? Questionne-t-il, surpris.

Florence ne peut pas cacher le sourire lumineux qui s’affiche sur son visage.

- Oh, désolée… ça me fait encore un peu bizarre mais non, bien sûr qu’on garde le « tu » ... enfin si...

- Evidemment !

Il avance d’un pas vers Florence et caresse sa joue. Leurs yeux se retrouvent enfin et ce que voit Florence dans son regard répare d’un coup son cœur qui commençait à se fendiller.

- Pour rien au monde, je ne voudrais que ça change ! Chuchote-t-il en s’approchant à quelques millimètres de sa bouche.

- Moi non plus ! A-t-elle juste le temps de murmurer avant qu’il embrasse tendrement ses lèvres.

Puis il se recule et admire le sourire qui illumine son visage. Il a encore du mal à se dire que c’est bien lui qui a le bonheur d’avoir cette femme merveilleuse dans sa vie.

- Je suis désolé de t’avoir abandonnée si tôt ce matin mais… je voulais que ce premier matin soit particulier. J’imagine que ça ne te dérange pas ! Fait-il d’un air charmeur.

On parie ! Où les histoires vivent. Découvrez maintenant