2.7 Growing pains

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Harry se réveilla en sursaut avec la vague impression d'avoir dormi durant quelque chose d'important. Tom était parti et il quitta rapidement le lit, lui aussi, une inquiétante sensation de grave danger envahissant chaque cellule de son corps.
Dès qu'il s'approcha de l'escalier, il entendit la voix de Tom - ou plutôt un sifflement grave et menaçant qui lui rappelait plutôt une langue de bois.
"Si tu oses essayer de le faire changer d'avis, je te le ferai regretter. Je ruinerai ta vie et je ne te laisserai jamais un moment de paix - tu regretteras d'avoir décidé de me prendre comme élève. Je suis l'héritier de Serpentard. J'aurai des relations dès que j'entrerai à Poudlard, et je ne m'arrêterai pas avant d'avoir retourné le monde entier contre toi".
Oh non ! Que ce ne soit pas Dumbledore. Que ce soit un Moldu. Un facteur qui serait arrivé chez eux par hasard. Mais pas Dumbledore, pas...
C'était bien Dumbledore.

Et son regard était identique à celui qu'il portait à l'orphelinat, dans ces souvenirs.
Peut-être que certaines choses étaient destinées à rester les mêmes.
Cinq minutes plus tard, Dumbledore était parti, lui lançant un regard impénétrable.

Tom avait l'air rougi, mais il y avait une lueur de satisfaction dans ses yeux qui ne disparut pas même lorsqu'il s'approcha de Harry.
"Tu n'aurais pas dû faire ça", dit Harry en soupirant, mais son reproche fut démenti par sa main traîtresse qui s'étira pour ébouriffer affectueusement les cheveux de Tom.

À sa grande surprise, Tom ne s'éloigna pas, au contraire, il se rapprocha.
"Je ne l'aimais pas", a-t-il déclaré.

"Il était trop suffisant et autoritaire. Il essayait de me manipuler dès qu'il m'a vu et je n'allais pas le laisser nous séparer."
"Il n'aurait pas insisté si tu avais refusé de l'accompagner. Il est en position de force à Poudlard et le fait que tu te le sois mis à dos, que tu l'aies menacé si directement... ce n'était pas très malin. D'habitude, tu es plus subtil."
La mâchoire de Tom se resserra.
"Je n'ai pas besoin de lui", dit-il avec obstination.

"Et il a refusé de partir même quand je lui ai dit que son aide n'était pas nécessaire. Il voulait m'éloigner de toi, je le voyais bien."
"Je ne l'aurait pas laissé faire", murmura Harry, son esprit s'emballant pour tenter de comprendre la manifestation inhabituelle d'émotions de Tom.
Tom n'avait jamais été aussi insouciant lorsqu'il s'agissait de s'aliéner des personnes, en particulier des personnes utiles.

Même dans le passé, lorsqu'il avait rencontré Dumbledore à l'orphelinat, il avait dérapé quelques fois - il essayait toujours de maintenir une façade parfaite et il était beaucoup moins préparé que maintenant.
C'était étrange. Cela ne correspondait pas au comportement de Tom Jedusor que Harry connaissait, aux deux versions de celui-ci.

Et puis sa crise d'hier... Quelque chose se passait différemment.

Contrairement aux inquiétudes de Harry, il était en train d'accomplir quelque chose, et il ne pouvait qu'espérer que ce soit pour le mieux.
"Il semble que ce soit encore nous deux", dit-il en souriant, et Tom se rapprocha encore plus de lui, l'air fasciné.

"Que dirais-tu d'aller au Chemin de Traverses ? Nous devons encore prendre tes affaires - et ta baguette, bien sûr. Je sais à quel point tu l'as attendue... Monsieur Serpentard."
Tom rayonnait, semblant si sincèrement heureux que Harry ne pouvait pas croire qu'il avait pu douter de sa capacité à ressentir.
Son Tom n'était pas le Tom Jedusor de son époque. Son Tom était différent.

Il était grand temps qu'il cesse de commettre l'erreur de les confondre.

***

Acheter des livres, un chaudron et d'autres ingrédients fut facile.

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