L'ignorance d'un simple Homme.

Haine et mélancolie.

     Si la haine était une épée, la mélancolie en serait son manche. L'homme est un être
fragile et triste. Un père n'y fait pas exception, lorsqu'il s'agit de déraison. Dans ce combat
contre cette épée mélancolhaine, on oppose un bouclier. Ce bouclier est en acier aussi dur que
l'amour et possède un manche aussi solide qu'est l'affection. Cependant, un humain ne devrait
pas être armé d'une épée, mais d'un bouclier propre à sa personnalité. Se défendre contre le
malheur devrait être la première solution pour atteindre le bonheur.

     Ce texte n'est en réalité pas à propos d'armes. Mais, à propos d'un homme triste,
malheureux et détruit. Dans sa tristesse, il consomme. Dans son malheur, il attaque. Dans sa
destruction, il dégoute. Cet homme est mon père. Dans ses maux, il brandit atrocement et
fièrement son épée, et moi, avec plus de mal, mon bouclier.

      Mais moi je ne veux plus faire cela. Je refuse désormais la destruction d'un homme
incapable m'atteindre. De lui, je n'attends plus rien, si ce n'est une souffrance douce et
sempiternelle.

     Papa (soit heureux que je m'adresse toujours à toi comme cela) tu as raté. Et dans ta
rature tu nous as tous entraîné, moi, tes enfants et tes proches. Incapable et orgueilleux que tu
es, tu ne t'accroches qu'à ces mannequins (faisant office de compagne) qui sont toutes, ou
quasiment, composées d'un délai de péremption de deux ans.

     Enfin, j'épargne mille-et-un détails éparpillés, toi qui es déjà si acculé. Mais voici
l'essentiel de ma souffrance paternelle. Ta piété est uniquement basée sur ton amour pour un
tiers, tes principes (que tu n'hésites pas à abandonner) sont uniquement selon tes relations et tes
médiocres histoires. Je souhaite de tout cœur que ton orgueil te brise, te détruit et te broie.

     De manière plus générale, ta famille est une chaussure qui ne me sied plus au pied. Dans
son éreintante étreinte, elle m'empêche de me déplacer. Mon impuissance financière seule,
m'empêche de vous faire taire, vous, vos morales et vos incompétences dont vous êtes si fiers.

     Au diable votre amour factice et votre hypocrisie, elle, bien réelle.

    Cordialement, celui qui malheureusement, partage votre sang.