15 | Embuscade

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Lena






L'ennui.

Un ennui qui me donnait envie de sauter par la fenêtre. La bonne nouvelle était que j'avais une chambre rien que pour moi... Mais à quoi bon ?

L'autre bonne nouvelle était que j'étais en vie. Pas mal.

Je n'avais pas remis les pieds à l'Élite depuis ma libération, il y a une semaine. Lionel Carter était pratiquement tous les jours absents. Il rentrait tard, se levait extrêmement tôt, tandis que je passais mes journées à me lever à onze heures.

J'avais passé la journée à déambuler dans cette maison, cherchant une quelconque occupation.

Parfois, il m'arrivait de passer devant certaines fenêtres, et de me demander ce qui se passerait si je m'enfuyais loin d'ici.

Mais non. J'avais compris que c'était vain.

J'étais censée commencer ma Formation d'ici deux semaines, avec Lionel. J'étais nerveuse, anxieuse, des sentiments qui avaient légèrement disparu ces dernières semaines.

A vrai dire, je ne savais pas ce que je ressentais. Je ne savais pas si j'avais peur, ou si j'essayais de cacher intérieurement mon angoisse.

C'était fou. N'importe qui se serait enfui dès sa libération, mais moi, je ne pouvais pas. J'avais besoin de cet argent, pour mon frère. Je faisais ça pour lui.

Et puis, il y avait... la drogue. J'étais de plus en plus en manque. Jamais je n'avais été sobre aussi longtemps. C'était l'horreur. Je rêvais que d'une chose... ma poudre. Ça devenait nécessaire, un besoin qui me rongeait douloureusement.

Ca faisait putain de mal... l'impression que je devenais folle, et je perdais la tete en me perdant dedans. J'en tremblais parfois, j'en criais, j'en mourrais.

Brian m'avait inscrit à des séances de désintoxication, je devais voir un psychologue toutes les semaines. Evidemment, je ne disais rien à ce psy. Les séances pouvaient durer plusieurs heures, sans que je ne parle, ne réagisse. Puis il finissait pas se lasser.

Je n'étais pas là pour aller mieux. J'étais là pour la tune.

Perdu dans mes pensées, je n'avais pas entendu la porte de ma chambre s'ouvrir, laissant apparaître la silhouette de Lionel dans l'encadrement.

Étonnée de le voir ici, j'appréhendai avec attention ce qu'il avait à me dire.

— Prépare-toi, on sort.

Je me redressai d'un bond, les yeux écarquillés, puis le fixait en attendant plus d'explications. Ses cheveux étaient mouillés, preuve qu'il sortait de la douche, tandis qu'il passait ses doigts dans ces derniers.

— Nous avons une invitation chez les Salvatore, souffla-t-il simplement.

Je fus étonnée qu'il réponde sans problème ni contestation à mes questions.

THE CARTERSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant