LenaC'était si loin.
Tout me revenait de si loin, comme si mon corps était plongé dans un bain sombre, et épais, dans lequel je ne parvenais pas à nager. J'essayais de garder la tête hors de l'eau, mais impossible...
Je souhaitais ouvrir les yeux... mais seulement... Si j'ouvrais les yeux, cela voudrait dire que tout ce qui s'était passé était la vérité.
Je ne pouvais l'accepter. Je ne pouvais accepter les événements aussi récents que terrifiants.
Les corps froids, et les cris sanglants. Les balles qui fusaient dans cet ouragan d'horreur. Une tornade horrifiante qui m'avait gelée le sang. La sensation du métal froid sur mon front.
La sensation de savoir et de comprendre que j'allais mourir. Comprendre que le fil était coupé, et que le verre était brisé.
Combien de jours s'étaient écoulés après cette terrible soirée...? Cela me semblait être une éternité, et pourtant, d'une durée si courte.
Car je ne pouvais pas. Je ne pouvais revenir à la réalité.
Mais je compris que c'était déjà trop tard, lorsqu'un souffle brûlant s'épandit sur mon cou.
— Je sais que tu es réveillée, Lena.
Une voix grave, qui semblait tout près de moi. Mais... vraiment tout près.
— Otkroy glaza. (ouvre les yeux)
Comme si ces mots prenaient sens pour moi, mes paupières papillonnèrent difficilement, percées par la lumière du jour. Mais cette lumière fut bien cachée pas le corps de l'homme au-dessus de moi.
Je compris que mon corps était allongé sur un lit, et je compris aussi que Lionel Carter était littéralement au-dessus de moi, les poings de part et d'autre de ma tête.
Je rencontrai à nouveau ses pupilles grises, alors que son regard semblait éplucher chaque parcelle de mon visage.
Et comment vous dire...
Aucun mot ne pouvait sortir de ma bouche car alors que mon cœur battait la chamade, mon corps, lui, ne voulait pas faire le moindre mouvement.
Trop. Juste trop de mauvais souvenirs.
Mais aussi tellement de questions. Pourquoi était-il au-dessus de moi, comme ça ?!
— Uspokoit'sya, chuchota-t-il. (calme-toi)
Je ne comprenais pas ce qu'il me disait. La peur me nouait le ventre. La situation m'échappait... mes souvenirs étaient flous...
Je devais rester calme. Le plus possible, et ne surtout pas paniquer.
— ÉCARTE-TOI DE MOI ! hurlai-je en plantant mes ongles dans ses bras.
Je le vis froncer les sourcils, mais obéit tout de même. Il se releva et s'assit au bord du lit, tandis que je remontai à vive allure la couverture au-dessus de mon nez.
Le corps tremblant, les yeux écarquillés, et le cœur saccagé, je dévisageai longuement Lionel Carter, essayant de comprendre ce qui clochait tant chez lui.
— Q-qu'est-ce que tu as fais...?! demandai-je en sentant les larmes monter.
Ma prière DEVAIT être entendue, car je ne pouvais supporter de revivre encore une fois ça. J'attendais sa réponse comme si ma vie en dépendait, car, en effet, c'était le cas. Ma vie en dépendait.
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THE CARTERS
Romance"𝑗'𝑎𝑖 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑚𝑎 𝑡𝑒̂𝑡𝑒 '' L'Elite. Voilà comment on l'appelait. Cette organisation dans l'ombre de toute chose. C'était elle. Elle qui menait les vagues de l'immensité noire dans laquelle chacun d'entre nous redou...