VI.

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Marko se tourne encore et encoredans le lit de l'hôtel. Il n'avait que de vagues souvenirs deNatacha, le premier enfant de maman. Petra l'avait eu très jeune,quatorze ou quinze ans. En se mettant sur le dos, il scrute leplafond dans l'obscurité. La tragique disparition de Natacha avaitpoussé Petra à quitter l'Ukraine et peu à peu, ils l'avaientoublié. Est-ce que Irina se souvient d'elle ? Marko meurtd'envie d'aller voir sa sœur dans la chambre d'à côté, mais elledoit sans doute dormir à l'heure qu'il est. Y a-t-il un mystère quiplane au-dessus des deux jumeaux ? Si oui, lequel ? Marko ala sensation d'étouffer. D'un geste brusque, il se lève, tire lerideau et ouvre la fenêtre. La fraîcheur de la nuit s'empare de lachambre. Le jeune homme accueille le vent froid sur son visage,jusqu'à sentir des sensations de tiraillement. Une fois frigorifié,Marko ferme la fenêtre et retourne sous la couette. Ce grand bold'air lui permet de s'endormir rapidement. Demain c'estl'enterrement.


Au cimetière municipal deDunkerque, il n'y a pas grand monde. Il est dix heures. Quelquespersonnes proches de Petra sont présentes, du personnel ainsi quedes résidents de la maison de retraite. Marko jette des regardsfurtifs autour de lui. Peut-être verra-t-il un personne sortant dulot, mais tout le monde garde la tête baissée. Le prêtrecatholique, ils n'ont pas réussi à en trouver un orthodoxe, réciteson discours d'une voix monotone. Vient le moment où il faut jeterde la terre sur le cercueil du défunt. Marko en prend une pleinepoignée et l'émiette, cherchant des yeux Irina qui ne s'esttoujours pas pointé. Il avait frappé plusieurs fois à sa porte cematin, mais aucune réponse. Pourtant le réceptionniste assure qu'ilne l'a jamais sortir. Peut-être est-ce trop douloureux pour elle. Ladescente du cercueil commence lorsqu'une vague de chaleur embaumantle parfum, le frôle. Irina. Elle fixe la boîte. Son visage estimpassible et incroyablement beau. Doucement, Marko sent des doigtsfins et chauds qui le frôlent. Sa jumelle vient de lui prendre lamain et la serre tendrement. Le contact les raidit tous les deux. Ilsne sont pas ou plus habitués à cette familiarité. Une fois lacérémonie passée, tout le monde vient les embrasser. Turin lessert très fort dans ses bras. Lorsque le tour de Monsieur Paularrive, il fait signe à Irina de se baisser pour lui parler :

_Faîtes attention à l'homme, majolie. Il continuera à vous vouloir du mal.

_Mais qui est-ce ?

Monsieur Paul se contente dehocher la tête énergiquement. Il est reparti dans un de sesdélires. Malgré tout, ces quelques mots qui lui a confié, lui fontfroid dans le dos. Quelqu'un en voulait bien alors à sa mère. Assezpour la tuer ? Il faudrait qu'elle en parle avec Marko. Mais cedernier regard encore autour de lui. Alors que la petite foulecommence à s'éparpiller, Irina attrape l'épaule de son frère.

_Tu viens bien arrêter defureter comme ça ? se plaint-elle. Je crois tenir une piste.

_Tu as fouillé dans leslettres ? demande son frère, offusqué. Je croyais qu'on devaitle faire ensemble.

_Je n'ai lu qu'une lettre, enfinquelques lignes comme elle était assez en mauvais état. Il parlaitd'un meurtre, auquel maman aurait sûrement voulu deséclaircissement.

_Natacha, lâche Marko.

_Quoi ?

_Je ne pense pas que tu tesouviens d'elle, déclare son frère. Maman m'en a parlé après quetu sois partie. C'est notre grande sœur.

Irina écarquille les yeux. Unegrande sœur ? Non, elle n'en a aucun souvenir. La jeune femmeferme fort les yeux et tente de se remémorer. Non rien.

_Comment vous avez pu me cacherça ? siffle-t-elle, de rage.

_Tu étais partie, se défendMarko. Tu croyais quoi ? Puis maman ne m'en a parlé queparce-que j'étais tombé sur une vieille photo de nous quatre !

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 28, 2015 ⏰

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Un vent d'EstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant