Chapitre 8

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Mirrors - Justin Timberlake

«L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.»

Heanage Street - Londres - 15:32

-Salut !, s'exclama gaiement Louis lorsque j'entrais dans la voiture.

Je lui répondis chaudement. Je me retournai vers Zayn et Harry, assis sur la banquette arrière. Le bouclé me salua d'un hochement de tête et le basané me sourit chaleureusement. Je m'installai correctement sur mon siège et m'attachai. J'avais discuté avec les garçons la veille et ils avaient décidé de m'aider à déménager. Enfin, ils avaient décidé que je déménageais chez eux, mais je n'avais pas l'intention de m'y installer. Mais ça, ils avaient du mal à le comprendre.

-Prête pour une nouvelle vie ?, demanda Zayn alors que Louis démarra le moteur.

-Plus que prête, répondis-je en mettant mes lunettes de soleil.

East Ham - Londres - 15:56

Louis n'eut aucun mal à se garer. Il se posa juste devant la porte d'entrée. Je sortis et entrai comme à mon habitude, suivie de mes gardes du corps. Dans la cour, je tombai nez-à-nez avec mon ex-propriétaire. Je m'arrêtai net. Elle leva son regard venimeux vers moi et me pointa de son doigt charnu.

-Toi !, cria t-elle. Tu dépasses encore les délais ! Je devr ...

-Chut, la coupa Louis.

La surprise lui déforma les traits du visage. Elle ne sut pas articuler un seul mot et nous décidâmes de passer notre chemin pour éviter sa colère. Je montai les escaliers habituellement, comme si je revenais d'une longue période de congé. D'un coup, un gémissement de stupeur résonna. Je me retournai vivement et découvris Zayn, le pied enfoncé dans une marche. Sa jambe avait traversé le bois. Harry lui vint en aide en le tirant par les épaules vers le haut. Il s'en sortit et se baissa pour jeter le tapis sur le côté. Il découvrit un trou béant dans le sol.

-J'ai oublié de vous prévenir. Il y a des trous dans les escaliers. Il faut éviter la onzième, dix-huitième, la vingt-neuvième, la trentième et la dernière marche. Ça fait dix, six, dix, huit.

Les garçons me fixèrent, effarés, comme si je m'étais échappée d'un asile de fous.

-C'est le nombre de marches qu'on doit monter avant de tomber sur une marche détruite, expliquai-je.

Nous réussîmes à atteindre ma chambre sans perdre quelqu'un d'autre (sauf Louis qui s'était enfoncé dans un trou que je ne connaissais pas, mais il n'avait pas à monter contre le mur plutôt qu'au milieu des escaliers non plus). Je sortis la clef de ma poche, la tournai dans la serrure au quart, remontai la poignée à fond, me plaquai contre la porte, maniai la clé au demi, baissai d'un coup ma prise et la clef tourna d'elle-même dans l'ouverture en cliquetant. Je la retirai et ouvris la porte qui grinça. La pièce était sombre, comme d'habitude, mais cette fois-ci, j'avais l'impression qu'elle était encore plus triste. Je saisis mes sacs dans l'armoire et les jetai sur le lit.

-Tu as vraiment habité ici ?, demanda Louis en touchant une poutre du bout de l'index.

La poutre s'effrita sous son contact. Il gesticula après s'être pris de la sciure de bois dans l'oeil. Il recula en même temps qu'il gardait les yeux fermés et fit tomber la lampe de chevet qui se brisa. Il ouvrit précipitamment les paupières. Je soupirai. En acheter une nouvelle allait faire un trou dans mon budget.

-Je suis désolé, s'excusa t-il.

-C'est pas grave, répondis-je en haussant les épaules.

-On peut se dépêcher ?, demanda Harry. J'aimerais bien rentrer, je me sens pas à l'aise ici.

Through the DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant