Chapitre 11

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James Bay - Let it go

"Je me suis simplement efforcée de vivre avec ma douleur, une compagne indésirable avec laquelle on est obligé de cohabiter. "

Highgate - Londres - 19:16

La porte s'ouvrit doucement. Je levai les yeux, embués de larmes. Zayn me chercha dans la pièce et ne s'attarda même pas sur le désordre que j'avais mis. Il me vit, contre le mur, à sa droite et se dirigeai à grands pas vers moi. Il était suivi de Louis, qui ferma la porte derrière lui. Le basané s'abaissa à mon niveau et le mécheux s'installa de l'autre côté. J'essuyai d'un revers de main les larmes qui perlaient sur mes joues. Ils ne dirent rien, attendant que je me calme. Je reniflai et passai ma main sur me yeux.

-On a lu la lettre, commença Louis d'une voix douce.

Il s'arrêta, sous le regard noir du basané. Je ne me sentis pas énervée qu'ils se soient permis de s'immiscer dans mes affaires, ni même trahie.

-Il faut que je vous explique, murmurai-je.

Ils reportèrent leur attention sur moi. Ils m'encourageaient du regard. Je soufflai pour me calmer. Je me perdis dans le vague.

-Tout a commencé il y a un peu plus d'un an. J'allais bientôt avoir seize ans. J'étais une fille banale, bonne élève, j'avais des amis incroyables et ma vie me convenait parfaitement. Un soir, après les cours, je devais rentrer toute seule. Comme il faisait beau, j'ai décidé de revenir à pied. Je ne faisais pas vraiment attention aux alentours, mais pourquoi l'aurais-je fait ?

Sur le chemin de la maison - Juin 2010 - 17:46

Le soleil brillait encore dans le ciel malgré l'heure. J'avais l'impression que les beaux jours pointaient seulement le bout de leur nez et que nous sortions juste de l'hiver. Une brise fraîche fit virevolter mes cheveux dans les airs. J'eus un petit sourire. L'été arrivait enfin !

Le chemin par lequel je passais n'était pas vraiment fréquenté, mais je m'inquiétais pas pour autant lorsque qu'une voiture me dépassait. J'entendis alors un bruit de moteur derrière moi. Je n'y accordai alors aucune attention ... Jusqu'à ce qu'une camionnette s'arrête à côté de moi. Un homme en sortit. Il m'attrapa par le bras. Que se passait-il ? Je ne le connaissais pas ! Je me suis défendis pour me dégager de son emprise. Ce n'eut pas d'impact sur sa poigne. La panique me gagna et je me débattis avec fougue. Dans mon élan, je lui tordis le poignet. Je profitai de son inattention pour tenter de m'enfuir mais il n'était pas seul. Un autre homme sortit de la camionnette et se lança à ma poursuite. Ils me rattrapèrent. L'un d'eux me plaqua contre lui. Je me mis à hurler de frayeur pour qu'on vienne m'aider. En me débattant, mon regard croisa celui d'une femme qui venait d'ouvrir sa fenêtre. Je lui criai de me venir en aide, mais elle ne bougea pas de mon champ de vision. Je hurlai de plus belle, désespérée et paniquée. Une sorte de tissu blanc fit son apparition sur mon nez, fermement maintenu par le deuxième homme, jusqu'à temps que je respire. Il y avait un produit dessus, du chloroforme ou quelque chose d'autre incroyablement fort, qui me brûla l'intérieur du nez et toute la gorge. Ce fut tellement fort que je me suis évanouie.

Quelque part - Juin 2010 - Heure inconnue

Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie. La camionnette s'était engagée dans un chemin de terre, à en juger par les secousses que je ressentais. Quand elle s'arrêta et que la porte s'ouvrit, on me saisit par la corde qui passait dans mon dos et on me tira en arrière. Je fus traînée dans la terre sur de longs mètres. D'un coup, on me redressa brusquement. Je fus plaquée contre un mur. Mon souffle se coupa. On me retira les liens qui m'entravaient et le bandeau qui m'empêchait de voir. On me fit reculer brutalement. J'eus le temps de me rendre compte de l'endroit où je me trouvais. On était dans une forêt sombre et dense. La camionnette était garée dans le chemin. La peur prit possession de mon corps et me paralysa tous les membres. On me poussa dans le dos, sans me libérer les bras, serrés derrière mon buste, vers une maison. Un des hommes ouvrit la porte, verrouillée par deux cadenas blindés. La pièce était sombre et je ne voyais pas à l'intérieur. Je fus éjectée dedans d'une violence inouïe. Je tombai à genoux. La porte claqua derrière moi et j'entendis les verrous se refermer. Je sautai sur mes jambes à la vitesse de l'éclair. J'étais effrayée. Je respirais difficilement, le produit me brûlait encore la gorge. Je me jetai à la porte et la frappai de toutes mes forces en hurlant. Durant de longues minutes, j'espérai qu'on me sorte de là. Et puis la réalité me frappa et je me rendis compte que personne ne m'ouvrirait. Des larmes me piquèrent les yeux et perlèrent sur mes joues. Je me retournai et regardai l'intérieur. Mes yeux s'étaient habitués à l'obscurité. La pièce était sale et sombre. Je distinguai cependant de ombres se détacher des murs. J'avançai doucement vers le milieu et je découvris l'horreur.

Through the DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant