Through the Dark

Prologue

Je continuai de courir sur le chemin désert. Je ne pouvais pas rester aussi près de lui. Quand est-ce que ça allait s'arrêter ? Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie. Je voulais hurler, mais je devais garder mon souffle. Je devais lui échapper. Qui sait ce qu'il me ferait si il m'attrapait ? J'accélérai.  Mes pieds me propulsaient le plus loin possible. Malgré tous mes efforts, il ne se fatiguait pas. J'aurais dû me douter qu'il me retrouverait. J'aurais dû me douter de ce qu'il se passerait. J'étais essoufflée. Je ne devais pas faillir, il ne devait pas gagner. Mes jambes me menèrent jusque dans un sous-bois. Je m'y engouffrai. Les arbres, qui devaient être des érables et des chênes, cachaient le peu de luminosité que le crépuscule m'offrait. Noir. C'était l'avenir que j'aurais, que je m'en sorte ou non. Pourquoi ne lui avais-je pas obéis ? Mon souffle s'épuisait. Je devrais bientôt lâcher prise. Je n'étais pas de taille à lutter contre lui. Je jetai un regard derrière mon épaule. Il était là. Il s'éloignait, mais il n'était pas fatigué. Il se réservait pour le moment où je fuirais. Je tombai à genoux, soulevant un nuage de poussières derrière moi. Je m'étais fait mal. Je me traînais derrière un tronc en profitant de la fumée que j'avais soulevée et qui le ralentissait. J'avais peut-être une chance. J'essayais de calmer ma respiration pour pouvoir réfléchir clairement aux possibilités qui s'offraient à moi. J'étais complètement à bout de souffle, mes jambes ne pouvaient plus me porter et mes muscles refusaient de bouger. Pourquoi moi ? J'étais une fille normale, avant. Avant. Avant tout ça. Avant qu'il ne me pourchasse. Tout près, j'entendis des feuilles se froisser. Terrorisée, je ne pensais plus à rien. Je ne faisais que me concentrer sur un éventuel autre bruit. Je tournais la tête doucement et perçus un craquement de branche encore plus près. Immédiatement, je puisai dans mes réserves, sautai sur mes pieds et me mis à courir à travers les fougères. Je l'entendis rire derrière moi. Quelques secondes après, je tombai à terre, à plat-ventre. Je n'avais plus la force de me relever. Je pus juste me retourner sur le dos et le voir m'approcher. Je tentai vainement de reculer à l'aide de mes bras, inutilement. Il s'accroupit devant moi, saisit ma jambe gauche et tordit ma cheville. Elle craqua alors qu'une douleur indescriptible m'envahit. Il venait de me casser la cheville pour éviter que je fuisse de nouveau. Il se pencha au-dessus de moi et s'empara de mes poignets pour que je me débatte pas. Je n'en avais plus la force de toutes façons. Je croisai son regard et je sus à cet instant précis que c'était terminé.