Ewen

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Point de vue Élise :

Cela fait dix minutes que je suis garée devant cette supérette, je ne sais absolument pas comment je suis arrivée jusqu'ici.

Tout ce que je me souviens, c'est que j'allais sauter pour échapper aux flammes, mais le souffle d'une explosion m'a projeté en avant. Après ça, j'ai à nouveau un black out.
Je sais que c'est l'Élu qui a pris le dessus sur moi, et qui nous a sorti de tout cela, mais ça me soule de ne pas savoir ce qu'il s'est passé.
À cause de ça, je ne sais pas quelle route j'ai prise pour arriver à cet endroit, donc je ne connais pas du tout le chemin pour retourner au château ou chez Pépé...

Je sens le petit bouger dans ma veste, ce qui me fait sortir de mes pensées.
Lorsque j'ai repris mes esprits, je me suis de suite assurée qu'il soit toujours avec moi, et qu'il aille bien.

Je le sors de mes habits pour qu'il puisse bouger plus librement et je le regarde de plus près.
Je ne vois aucune égratignure sur lui, il n'est pas du tout blessé, ce qui me rassure énormément. Par contre, il tousse encore un peu, ça doit être à cause de la fumée.

Je le pose sur le siège à côté de moi et j'observe ce qu'il se trouve aux alentours.
À part une supérette, je ne vois pas grand chose.

Là, en ce moment, je me sens complètement perdue et surtout très seule. Je ne sais pas où je suis et où je dois aller.
De même, ce qui m'angoisse encore plus c'est que j'ai volé, sans le vouloir, une voiture dont je ne connais pas non plus le propriétaire.
Je pense qu'elle doit appartenir à un des invités présents à la soirée, et cette pensée me donne froid dans le dos.
Très honnêtement, je suis sûre que je me suis mise dans une merde pas possible...

J'essaie donc de trouver dans la voiture, quelque chose qui me permettrait de savoir à qui elle appartient.
Je commence à regarder dans la portière, mais à part des lunettes de soleil, je ne vois rien. J'ouvre donc la boîte à gants.
Dedans, je trouve deux choses, un téléphone et une enveloppe. Je les saisis.

Ma curiosité me pousse à ouvrir l'enveloppe en premier, je suis choquée de la quantité d'argent qu'il y a, à l'intérieur.
Comment peut-on avoir autant d'argent liquide sur soi ?
Je la repose en vitesse, ne me sentant pas du tout à l'aise avec ça dans les mains.

J'attrape par la suite, le téléphone et je le déverrouille. Je m'attendais à être bloquée par un code mais non, j'accède à l'écran d'accueil directement.
Je commence donc à fouiller dedans, et à part un numéro de téléphone, je ne trouve absolument rien.
Le plus bizarre dans tout ça, c'est qu'il n'y a même pas de nom de contact attribué à celui-ci.
Ce qui signifie que pour l'instant, je ne suis pas plus avancée que tout à l'heure.
J'essaie donc de réfléchir à nouveau, sur quoi je pourrais trouver des informations et en regardant le tableau de bord de la voiture, une idée me vient ! Le gps, peut-être qu'il y a une adresse rentrée dedans !

Après dix minutes de recherche, je ne trouve rien non plus à ce niveau...

Tout à coup, le petit à côté de moi se met légèrement à pleurnicher.
Je ne me suis jamais occupée d'enfants de cet âge là, du coup, j'ai un peu de mal à comprendre ce qu'il veut.
Je me dis qu'il a peut-être faim ou soif.

Je porte alors mon attention sur la petite supérette qui est pas loin de nous, je remarque qu'elle est allumée.
C'est bizarre d'ailleurs qu'elle soit ouverte en plein milieu de la nuit mais bon, dans la situation actuelle, ça tombe bien !

Par contre, ce que je suis entrain de penser, c'est que je ne vais pas avoir d'autre choix que de piquer un peu d'argent dans l'enveloppe, je n'ai absolument rien sur moi...

Je prends donc le bébé dans mes bras et je sors de la voiture. Lorsque je referme la porte, une nouvelle idée me vient, peut-être qu'il y a quelque chose dans le coffre. Je me dirige donc vers celui-ci et je l'ouvre.
Je vois un sac dedans, je commence donc à le fouiller mais, je ne trouve rien d'autres que des affaires de sport, dont un sweat à capuche.

J'avoue que je n'ai pas trop envie de me faire repérer, surtout avec ce qu'il s'est passé à la soirée. Du coup, je pose le bébé dans le coffre, j'enlève ma veste qui est, d'ailleurs, légèrement cramée dans le dos et j'enfile le sweat, en faisant bien attention à mettre la capuche, de façon à ce qu'on ne voit pas mon visage.

Lorsque c'est fait, je reprends le petit dans mes bras et je ferme le coffre.
Je me dirige rapidement vers la supérette. Quand je rendre à l'intérieur de celle-ci, j'aperçois un vieil homme à la caisse, il ne fait absolument pas attention à moi.

Je me dirige donc dans le rayon des enfants et je prends plusieurs choses comme des petits pots, des yaourts, des compotes, ne sachant pas trop ce que ce bébé aime. Au passage, je récupère une bouteille d'eau et je pars à la caisse payer.

Je n'ai rien pris pour moi, je déteste l'idée de voler de l'argent mais bon, pour le petit, c'est différent.

Une fois que le monsieur m'a encaissé, je retourne dans la voiture et je commence à le nourrir.

C'est un vrai petit glouton, il a à peine fini d'avaler sa cuillère, qu'il en demande une autre. Du coup, il s'en met partout.

Je lui remonte, les manches de son pull pour qu'il ne le salisse pas, ce qui me fait remarquer un détail sur lui. Il a une gourmette à son poignet droit.
Je le lui saisis alors avec délicatesse et je la regarde de plus près.
Le prénom Ewen est inscrit dessus.

- Alors c'est comme ça que tu t'appelles,  lui dis-je d'une voix gaga.

À cet instant, il me sourit. Il est vraiment trop mignon.

Après ça, je termine de lui donner à manger.

__

Une heure est passée depuis, Ewen dort dans mes bras à présent.
Actuellement, je suis dans mes pensées, comme très souvent d'ailleurs.
Je repense à ma vie encore une fois. Je me dis que je suis vraiment seule maintenant.
Normalement, dans une situation comme celle-ci, j'aurais appelé directement ma mère pour qu'elle m'aide mais là, ce n'est plus possible...

Il va donc falloir que, par moi-même, je trouve une solution pour retrouver Pépé.
Malheureusement, à part ce numéro de téléphone, je n'ai rien d'autres.

Je veux bien essayer de le composer mais je ne sais absolument pas sur qui je vais tomber, et c'est ça, qui me terrifie le plus.

Alors, avec la boule au ventre, je saisis le téléphone dans ma main, je me mets sur la page des contacts, et je regarde le numéro qui est enregistré.

Je suis paralysée rien qu'en passant cliquer dessus mais, je sais que je ne peux pas faire autrement.
Alors j'avale difficilement ma salive et j'appuie, pour lancer l'appel.
Je place le téléphone près de mon oreille, et j'attends que la personne réponde, mon cœur battant de plus en plus vite.

Au bout de quelques secondes interminables, j'entends que la personne a décroché, je peux percevoir sa respiration lente. Elle ne parle pas, un silence pesant se crée.

Je comprends qu'elle ne parlera pas en premier, je décide alors de rompre ce silence insoutenable...

- Pépé, c'est toi ?  demandai-je avec espoir.

L'ÉluOù les histoires vivent. Découvrez maintenant