Ma destinée

12.08.2019

Le regard d'Asuna se perdait dans le vide, tandis qu'une compression douloureuse s'installait dans sa poitrine. La peur qu'elle avait tant redoutée surgissait à nouveau, la paralysant. Elle avait l'impression que sa fin se jouerait sur ce trottoir, sous les regards curieux et le poids accablant de la honte. Plus les secondes passaient, plus son esprit semblait s'égarer, perdant tout sens de rationalité.

Laelynn, observant son assistant, ressentit une douleur aiguë au cœur. Ses yeux se posèrent sur Asuna, et dès qu'elle la remarqua, elle se jeta à ses pieds. Les gardes du corps s'empressèrent d'éloigner les curieux, mais rapidement, deux autres arrivèrent. Laelynn, déterminée à veiller sur sa bien-aimée, confia Asuna aux gardes et les suivit jusqu'au hall. Elle se résigna à passer la porte de la pièce arrière, agrippant le bras de la réceptionniste, ses yeux implorant.

— Prenez soin d'elle, murmura-t-elle.

La réceptionniste lui offrit un faible sourire et hocha la tête. Au moment où sa bien-aimée était emportée, Hazel fit son apparition, légèrement essoufflé. Laelynn se tourna vers lui, le visage impassible. Hazel posa sa main sur son épaule, son regard brillant d'une sincérité troublante.

— Laelynn. Écoute-moi. Je peux tout t'expliquer.

— Je t'écoute, répondit-elle, le ton neutre.

Son honnêteté perturba Hazel, qui arqua les sourcils avant de continuer son explication, les mains liées et le visage attristé.

— C'est cette folle d'Asuna. C'est elle qui m'a menacé. Elle m'a dit que si je ne faisais pas tout ce qu'elle me disait, je... enfin, tu me comprends ! Je n'avais pas le choix.

Laelynn soupira, retirant brusquement sa main de son épaule. Ses pas la menèrent près de son visage.

— Regarde-toi. T'es incapable de me donner une bonne excuse.

Elle rejeta violemment le corps d'Hazel, qui perdit l'équilibre. Le personnel, bien que témoin de la scène, continua son chemin sans dire un mot.

— Figure-toi que j'ai mené ma petite enquête. Asuna m'a montré tous les documents qu'elle avait. Quelqu'un lui aurait envoyé toutes les infos par Instagram en la menaçant de révéler son identité. Le même compte que celui de la fameuse employée qui aurait vendu nos infos. C'est étrange, n'est-ce pas ? Quand je suis revenue dans mon bureau, j'ai trouvé ça.

Laelynn leva la main. Sous les yeux tremblants d'Hazel, elle fit exploser un petit appareil à LED rouge. L'horreur se peignit sur le visage d'Hazel.

— Tu l'avais caché dans mon bureau pour t'assurer qu'elle ne me révèle rien si je ne m'en mêlais pas ?

Hazel, acculé, s'agenouilla devant elle.

— Je suis vraiment désolé. Pardon, pleurnicha-t-il.

— Tu sais pourtant ce qui arrive à tout ce qui me cherche.

Une lueur d'angoisse traversa le regard d'Hazel. Il se figea, taisant ses sanglots. Laelynn l'observa silencieusement. Quand il releva le visage, tout signe de compassion avait disparu. Elle aperçut une rage intense dans ses yeux.

— Ce que TU fais ? Quelle connerie. Tu n'as jamais su te débarrasser des points noirs de cette entreprise ! Tu devrais te sentir heureux de t'avoir rendu service. Sans mon aide, ton projet n'aurait jamais pu être une si grande réussite.

Les lèvres de Laelynn s'étirèrent en un sourire moqueur alors qu'elle réduisait l'écart entre eux. Alors qu'Hazel restait au sol, Laelynn s'accroupit, mais son sourire s'effaça rapidement.

— Et maintenant, je n'ai plus besoin de toi. Sécurité !

Les deux gardes près de la porte s'approchèrent, et Laelynn désigna d'un doigt ferme le corps d'Hazel.

— Amenez-le.

La panique envahit Hazel. Alors que les deux hommes l'agrippaient, il commença à se débattre, hurlant.

— Non ! Non ! Ce n'est pas fini !

Laelynn fit volte-face, ignorant ses cris, et passa la porte de la salle arrière. Sur l'une des chaises, Asuna était assise. Bien que sa respiration ait repris son rythme, ses mains tremblaient encore. Laelynn s'approcha doucement d'elle, glissant ses doigts sous sa paume. En voyant sa bien-aimée, Asuna s'effondra en larmes, et Laelynn la serra aussi fort qu'elle put dans ses bras.

— Tout ira mieux, maintenant, murmura-t-elle.

Sous les sanglots, les deux jeunes femmes se promirent de rester ensemble à tout jamais, le monde extérieur devenant flou et insignifiant face à la force de leur lien.