Chapitre 14

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Nous nous rendons dans le magasin le plus proche.

Hugo semble être un habitué et il m'amène directement aux rayons qui nous intéressent.

_On peut prendre une baguette de pain, me propose-t' il.

Il pense sans doute me faire plaisir mais le pain en question n'a de baguette que le nom. Elle est bien loin que l'on trouve partout en France.

Pour ne pas le décevoir, j'accepte en feignant d'être ravie. Nous continuons nos courses et achetons rapidement tout ce dont nous avons besoin.

La plage est très calme lorsque nous arrivons. Quelques couples se promènent main dans la main et des enfants s'amusent à éclabousser leurs parents. Je suis Hugo jusqu'à un endroit un peu éloigné des autres personnes.

_Tu as pensé à tout, je remarque impressionnée, lorsqu'il installe une serviette sur le sable.

On s'assoit dessus et Hugo sort nos courses de son sac. J'attrape le sandwich qu'il me tend et me jette dessus.

_Hum, ça fait du bien de manger, je soupire de contentement.

Hugo acquiesce en m'imitant.

_Tu viens souvent ici ? Je demande, curieuse.

_Oui, mais surtout le matin. J'aime bien courir sur la plage lorsque le soleil se lève.

_Ça doit vraiment être magnifique.

_C'est le cas. En plus, il n'y a presque jamais personne donc c'est très apaisant. Tu devrais venir avec moi un de ses jours.

_Pourquoi pas, ça me changerait des routes bitumées de Paris.

_Tu dis ça, mais c'est l'une des plus belles villes au monde, s'étonne Hugo.

_C'est vrai, mais ça ne vaut pas la mer. Et puis, les rues sont vraiment sales, je grimace, me remémorant les poubelles que je trouvais parfois sur mon chemin.

Mon ami semble dubitatif.

_Regarde, je lui montre sur mon téléphone. C'est une photo que j'ai prise il y a environ six mois.

On peut y voir un amoncellement de poubelles dans une rue.

_Je ne voyais pas Paris comme ça, s'exclame-t-il, horrifié.

_Et pourtant, je soupire. Mais Paris a aussi des bons côtés.

Je fais défiler des photos de monuments incontournables comme l'emblématique Tour Eiffel mais aussi de mes lieux préférés. Hugo est admiratif.

_Waouh, c'est vraiment beau !

Je hoche la tête, pas peu fière. Malgré ses aspects négatifs, la capitale française reste néanmoins ma ville natale et je l'aime inconditionnellement.

_Ce sont tes amis ?

Je baisse les yeux sur mon téléphone. Il s'agit d'une photo de mes amis et moi, attablés dans un café. Je suis assise entre Jules et Lana et on peut voir Enzo et Chloé se disputer une part de gâteau. Fabien est au premier plan, il avait pris un selfie de nous tous sans qu'on s'en rende compte. Je nous contemple, nostalgique. C'est l'une des dernières photos qu'on a prises ensemble. Je me rend compte à quel point Lana semble seule. Malgré son sourire, j'arrive à discerner son regard vide, chose dont je ne m'étais pas rendue compte. La culpabilité refait surface. Si je m'en étais rendue compte plus tôt, aurais-je pu l'aider ?

Comme toujours lorsque je pense à elle, à eux, mon cœur se serre à tel point que j'ai l'impression d'étouffer. Mon sandwich menace de remonter et je commence à trembler sans pouvoir m'en empêcher. Je n'arrive plus à respirer et ma vue se trouble.

Ignore-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant