Ignore-moi

Chapitre 15

Je reste à l'hôpital jusqu'au lendemain midi. Les médecins auraient voulu me garder en observation plus longtemps mais Jaden a fait pression pour que je sorte le plus tôt possible. J'ai apparemment fait une crise d'angoisse qui a quelque peu dégénéré à cause d'un "choc post-traumatique" et ils voulaient en identifier la cause pour "éviter que cela ne se reproduise". Je pense surtout qu'ils voulaient augmenter la facture.

Heureusement, Jaden leur a coupé l'herbe sous le pied et a réglé le montant vu que Papa n'était toujours pas là.

Sur le chemin du retour, Lucas dort à l'arrière de la voiture tandis que Jaden conduit. Je regarde le paysage défiler tout en consultant mon téléphone. J'ai plus d'une dizaine de messages de la part de Kailtyn et Allison et autant d'appel manqués.

Allison : Brooke, t où ?

Kaitlyn : T rentrée chez toi ?

Kaitlyn : Brooke ??

Allison: ??

Kailtlyn : Tu nous fais peur...

Allison : Hugo nous a dit que tu est à l'hôpital, tu vas bien ??

Kaitlyn : Dsl, on est venue à l'hôpital mais on a pas te voir, seul ta famille est autorisée.

Allison : Repose-toi bien et appelle nous dès que tu peux.

Allison : On t'enverra les cours.

Kaitlyn : Si tu veux parler on est là.

Kaitlyn: ❤️

Allison: 🫶 

Kaitlyn: 😘😘

Je souris face à leur inquiétude et leur soutien sincère.

Brooke: Je vais bien, merci les filles. Je vous appelle dès que je rentre 😘

Hugo m'a également envoyé quelques messages.

Hugo: Salut Brooke, j'espère que tu vas bien et désolé pour ce midi.

Hugo: J'avais pas prévu que ça se passe comme ça..

Hugo: Désolé de ne pas avoir su correctement réagir, je m'en veux, vraiment dsl..

Hugo: Dis moi si tu as besoin de quoi que ce soit

Hugo: Et surtout repose toi bien

Pauvre Hugo, il n'a dû rien comprendre à ce qui m'arrivait...

Brooke: Salut, je vais bien ne t'inquiète pas, ce n'est pas de ta faute. Merci bcp et à demain.

Je sens le regard de Jaden sur moi. Je vois bien qu'il s'inquiète et qu'il se doute qu'elle est la cause de ma crise.

_Brooke, ça ne peut pas continuer comme ça, commence-t-il avec précaution. Je ne veux pas te forcer à en parler, mais il faut que tu libères tes émotions. Tu es humaine, tu vas finir par t'effondrer si tu continues.

Je sais qu'il a sans doute raison mais je ne peux pas tout simplement parce que j'en suis incapable. J'ai déjà tenté d'en parler à mon frère, mes amis et même un psy mais je n'ai jamais réussi. C'est comme si les mots refusaient de sortir et préféraient rester tapis dans mon esprit. Pareil pour l'écriture. Ce n'ai pas que je n'ai rien à dire ou écrire mais au contraire que j'ai trop de choses à exprimer.

J'aimerais lui expliquer cela pour qu'il comprenne ma difficulté à parler mais même ça m'est impossible à partager. Mes lèvres semblent avoir été scellées et j'ai égarée la clé qui me permettrait de les délivrer.

Alors je me mure une fois dans le silence.

_Tu pourrais en parler avec tes nouvelles amies, Aliénor et Katerine, retente-t-il avec hésitation.