Chapitre 6

16 0 0
                                    


Lana


J'exécute à la lettre le conseil d'Emma. Pour faire partir ce cafard qui s'est récemment installé chez moi, il n'y a rien de mieux qu'un bon vieux insecticide. Je n'aurais jamais imaginé que ce plan totalement machiavélique fonctionnerait, mais je constate que ça fonctionne à la perfection. James semble assez être très tendu depuis que je suis rentré, de plus il se montre très distant, il n'ose même plus me regarder et ne me pose plus tout un tas de questions. Je suis persuadé que mon sac rempli de tous mes nouveaux achats à un rôle à jouer dans cette histoire.

Quand je finis de nettoyer mon appartement, je me laisse tomber sur le canapé en soufflant un bon coup. James m'observe un instant avant de tourner la tête vers Meg lorsque ses joues s'empourprent très légèrement.

- S..si j'ai bien compris, tu es l'assistante de Bernit ?

Je fronce les sourcils. J'ignore s'il me pose cette question car il ne trouve aucun sujet de conversation, ou bien, s'il se pose réellement la question. Je suppose qu'il s'agit de la première hypothèse car hier, lors de la présentation, je me suis présentée comme telle. De plus, il n'a jamais été très long à la détente, sauf en ce qui concerne l'amour que je lui portait. Pour ce cas, il a toujours été aveugle. C'est un homme, rien d'étonnant. Il me paraît plus cohérent qu'il essaie de faire la discussion.

- Non, la femme de ménage.

Il ferme les yeux et soupire.

- J'en déduis que j'ai visé juste.

Je hoche doucement la tête tout en observant ma manucure qui commence à avoir des repousses. Je devrais sûrement prendre rendez-vous pour me refaire une manucure. James quant à lui me regarde en mordillant nerveusement ses lèvres.

- Je ne savais pas que tu aimais le sport, du moins les boissons énergisantes.

Je n'apprécie pas mon boulot. Il n'est même pas ce dont pourquoi j'ai postulé. En réalité, j'ai été embauchée en tant que directrice commerciale, mais monsieur Bernit avait d'autres projets pour moi quand je suis arrivée. Il n'a jamais eu l'intention de donner ce poste aussi prestigieux à une femme, étant donné qu'il est très misogyne. Alors il a fait de moi une simple assistante. Mais au final je dirige pratiquement l'entreprise étant donné qu'il ne fait pas grand chose, mise à part prendre des jours de congé et se verser des salaires exorbitants.

- On va dire qu'il est le seul à m'avoir donné une chance.

Il ricane et j'arrive à voir l'une de ses fossettes creusées l'une de ses joues. Ces fossettes n'apparaissent jamais en même temps quand il sourit, mais chacune leur tour, ça m'a toujours amusé.

- Je n'y crois pas, tu gagnerais mieux ta vie à vendre du café au café au coin de la rue.

Il n'a pas tort. Les assistants sont payés une misère, alors que la plupart sont comme moi, ils empêchent des entreprises de faire faillite. Sans oublier les remarques désobligeantes lorsque l'assistant en question est une femme.

- J'ai été embauché comme directrice commerciale.

Il fronce les sourcils et m'observe attentivement. Il est vrai que mon passage de directrice commerciale à assistante à de quoi soulever de nombreuses questions.

- Quand j'ai fait mon premier jour je me suis très vite rendu compte qu'il m'avait prise pour que je sois son assistante.

Il ne répond rien, en même temps il n'y a rien à dire, sauf si ce n'est que de me conseiller de rentrer. Et puis mis à part Emma et le petit Jake, il n'y a rien qui me retient ici. Je pourrais rentrer maintenant que James est ici à Londres, je n'ai plus à avoir peur de le revoir. Au contraire, il peut rester à Londres et moi je rentrerais à Philadelphie, je ne risquerais pas de le croiser.

L'ombre de ma vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant