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Léonie avait été transportée dans une chambre. Après un massage cardiaque, le médecin avait réussi à refaire marcher son cœur. Elle était à présent en soin intensif et c'était tout ce que je savais. Les yeux dans le vide, je ressassais la scène dans ma tête. J'étais choquée. Elle avait l'air de tellement bien allée quand elle est montée sur le tapis que jamais je n'aurais imaginé que son cœur s'arrêterait dans les minutes qui suivraient.

- Alix, on va rentrer. M'intima mon frère en s'accroupissant devant moi.

Je n'avais pas bougé depuis tout à l'heure, toujours agenouillé là où j'avais rattrapé la petite. Je secouai négativement la tête. J'avais besoin de ses nouvelles, d'être là pour elle comme elle l'avait fait pour moi durant ces trois mois.

- Alix, on y va. Maman va s'inquiéter. Insista Sam.

- Non ! Je ne bougerais pas tant que je ne serais pas sûr qu'elle soit tirée d'affaires. Le contredis-je.

- Désolé, mais ce n'est pas possible. Continua-t-il en m'attrapant le bras.

J'essayai de me débattre mais il me tenait fermement le poignet. Je continuais de gigoter dans tout les sens pour qu'il me lâche. Il me serrait tellement fort qu'il me faisait mal.

- Sam ! Tu me fais mal ! Dis-je en me débattant.

Mon frère desserra légèrement sa poigne en soupirant. Il finit par me mettre sur son épaule comme un vulgaire sac à patates. Je recommençai à me débattre.

- Lâche-moi ! Criai-je.

Il n'écouta pas et commença à avancer.

- Non ! Je ne partirais pas ! Dépose-moi ! Insistai-je.

- C'est hors de question. Dit-il.

- Sam ! SAM !

- Quoi ! Lâcha-t-il en s'arrêtant.

- Dépose-moi par terre ! Persistai-je.

- J'ai dit non.

Je grognai.

- T'es vraiment un crétin ! L'insultai-je.

- Si tu veux... Soupira l'imbécile qui me servait de frère.

Il continuait d'avancer. Il m'éloignait de Léonie. J'avais l'impression que mon cœur se déchirait en deux. Je fermais les yeux en réfléchissant à la manière de le faire réagir pour qu'il me pose. Sous le coup de la colère, la seule solution que je trouvai, c'était de le blesser. Quand il était contrarié, il avait tendance à abandonner tout le monde pour partit je ne sais où.

- T'es partis pendant un an ! Commençai-je. Toi, t'étais pas là ! Alors qu'elle, elle était avec moi ! Elle m'a toujours soutenue, m'a redonné le sourire et la motivation. Toi... toi tu n'étais pas avec moi. Tu te contentais de m'envoyer des "ça va aller" par message. MAIS NON ! Ça ne va pas aller ! Léonie vient de faire un arrêt cardiaque et tu es en train de m'éloigner d'elle.

Je fis une pause, essayant de contenir l'énorme boule qui s'était créée dans ma gorge. Sam s'était de nouveau stoppé pendant mon monologue.

- Donc... Je te le demande... une... dernière fois... Dépose. Moi. Par. Terre.

J'étais essoufflée. Sans un mot, mon frère me déposa au sol et partit. Je m'agenouillai sur le sol froid du couloir vide de l'hôpital. Ce crétin avait oublié ma béquille dans la salle de rééducation. J'entendis des pas s'approcher de moi. Je m'apprêtais à envoyer bouler mon frère mais en relevant la tête, je tombai sur une fille que je ne connaissais pas. Elle s'accroupit devant moi.

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