INDOMPTÉS

CHAPITRE 15

L'enfer est vide. « Tous les démons sont parmi nous. »

TW : Ce chapitre contient des passage de violence envers autrui. Ce n'est que de la fiction mais ce genre de choses arrivent malheureusement dans la vie réelle alors protégez vous.

⚝

AOTO

Comment osent-ils me faire ça ! ?

Je les vois là, dans le jardin. Ce salaud lui sourit, il lui parle et essaye de la charmer. Il essaie de l'envouter. Il veut me la voler. Comment ose-t-il séduire ma Leila ? Comment ose-t-il la regarder de la sorte ?

Elle est à moi et à personne d'autre !

Mon regard se tourne vers Leila. Elle le regarde avec cette foutue lueur dans les yeux qui me fait bouillir de l'intérieur. Comment peut-elle se laisser charmer par lui alors qu'elle m'a moi ? C'est à moi qu'elle doit sourire. C'est pour moi qu'elle doit montrer son si beau visage. C'est à moi qu'elle appartient, merde !

Ma mâchoire se serre et je serre mes poings si fort que j'en ai mal. Je veux le tuer ! Pourquoi doit-il toujours convoiter les choses que je veux ? Mais pour qui se prend-il ? Ryûji, tu ne mérite rien. Tu n'es rien, tu ne vaux rien ! Je le sais, alors pourquoi je ne peux m'empêcher de me sentir si misérable par rapport à toi ? Pourquoi je ressens continuellement ce sentiment de ne pas t'arriver à la cheville, quoi que je fasse ? Pourquoi ?

Mon cœur se met à battre si fort dans ma poitrine que j'ai l'impression que je vais faire une crise cardiaque. Il bat si fort que je l'entends comme un tambour de guerre qui résonne dans ma tête. J'ai envie de hurler, mais je ne peux pas, je ne dois pas me faire remarquer. Leur complicité m'écœure. Ça devrait être moi à sa place ! Je devrais être celui qui se trouve aux côtés de Leila, pas lui !

Pas cet imposteur !

Je les observe se déplacer et les suis sans faire de bruit. Ryûji la dépose devant sa chambre et s'en va. Parfait. Je vais pouvoir avoir une petite conversation avec ma chère amie.

- À nous deux, ma déesse... Murmurais-je en me dirigeant vers la porte de sa chambre.

J'entre dans la chambre et referme doucement la porte derrière moi. Je bouillonne tellement de colère et de rage que j'en tremble. Leila, pourquoi t'es-tu approché de Ryûji ? Pourquoi sourire à ce misérable alors que tu m'as moi ? Je suis la seule qui puisse te combler. Moi et personne d'autre, et il est temps une bonne fois pour toute que tu puisse le comprendre !

Je m'approche d'elle et l'observe. Elle est si belle, si innocente, si pure... Et elle est à moi. Elle se rend enfin compte de ma présence et me lance un drôle de regard avant de sourire. Un léger sourire. Je pourrai en être heureux et m'en contenter, mais ce sourire n'est pas comme celui qu'elle a donné à mon frère. Il n'y a pas la même chaleur, le même éclat dans ses yeux. Ce sourire qu'elle me donne est automatique. Il n'est pas aussi profond. C'est juste une formule de politesse et ça m'énerve.

J'en veux plus.

Je veux qu'elle me regarde comme elle l'a regardé lui, avec cette même affection, cette même joie, ce bonheur authentique. Pourquoi lui et pas moi ? Qu'a-t-il de plus que moi ? Pourquoi il a droit à ce petit rayon de soleil alors que moi, je n'ai droit qu'à ce sourire creux et distant comme si je n'étais pas important pour elle ?