La jeune femme, encore perturbée, effrayée par son cauchemar, remplissait un verre d'eau dans la pièce principale. Alors que, sa boisson à la main, elle tournait les talons pour se poser à table, elle s'aperçut soudainement de la présence du Roi.
Depuis combien de temps était il derrière elle ? Pourquoi ne l'avait elle donc pas entendu arriver ?
Adossé contre un mur, il lui faisait face et... L'observait. A cet instant, Romy ne pensait plus à rien, elle ne faisait que le contempler. Elle ne s'était pas encore rendue compte à quel point il était beau. Si elle était encore la gamine de seize qu'elle était il y a trois ans, elle aurait craqué : elle aurait tout donné pour le suivre, elle lui aurait obéi au doigt et à l'oeil... Heureusement pour elle que son ancien amant lui avait fait retrouver la raison.
- ...as bien ? demanda le Roi, tirant la jeune Crown de sa rêverie.
- Je... Pardon ? Je n'ai pas entendu toute votre question Votre Majesté...
- Je t'ai simplement demandé si tu allais bien... Tu l'aurais su si tu m'avais écouté au lieu de me mater.
Arrogant. Certes il était beau, m'as il était avant tout arrogant, égocentrique, égoïste, vantard, insupportable... Il possédait tous les défauts possibles : Romy devait absolument arrêter d'admirer son physique. Elle devait se rappeler que la beauté n'était pas le centre de l'amour et que son importance était minime.
- Pourquoi est ce que j'irais mal ? retorqua-t-elle sèchement.
Sa Majesté esquissa un sourire narquois.
- Oh... Je ne sais pas... Personnellement, je n'ai pas quitter une chambre en larmes et en titubant comme si j'étais bourré.
Romy bouillait. Comment osait il ? Il était vraiment le pire...
- Et arrête de me regarder comme j'étais le pire homme que tu n'ais jamais rencontré et que je n'ai pas une once d'humanité. Je te signale que même si tu le destestes du plus profond de ton cœur, nous avons quand même un grand nombre de point commun tu ne crois pas ? Être mal aimé par sa famille, vouloir le pouvoir, le savoir, la puissance, avoir le besoin permanent de tout contrôler. Tu peux le nier autant que tu veux mais tu sais très bien que je dis vrai.
Romy but son verre d'eau en fixant le Roi d'un regard rempli de jugement puis elle s'installa sur un objet fortement semblable à un canapé.
- Sérieusement ? Vous vous me demandez vraiment si je vais bien ? Votre Majesté, sans vouloir vous vexer, la réponse me semble évidente ! Oslendos est une prison qui a pour but de vous tuer moralement et physiquement. Pensez vous vraiment qu'après trois ans passés dans cet enfer, je vais bien ? Si oui vous êtes encore plus idiot que je ne le pensais !
- Au moins m'avez vous répondu ! Le conseil vous pensait coupable de meurtre. Qu'aurait il pu vous arriver d'autres que l'enfermement à Oslendos.
- Penser que quelqu'un est coupable et le savoir coupable sont deux choses différentes ! Quand on pense quelqu'un coupable, peut être peut on lui laisser une chance de s'en sortir, de se défendre et lui donner un avocat, non ? Vous ne croyez pas ?
- Et que voulez vous que fasse maintenant ? C'est du passé ! Il faut savoir tourner la page et après tout ira mieux !
Romy soupira bruyamment. Le pensait il vraiment ?
- Eh bien allez y putain ! reprit elle rouge de colère. Passez un an à Oslendos, soyez traité comme je l'ai été, ressortez la vie sauve et ensuite, essayez de tourner la page, essayer de passer à autre chose et on en reparle, compris ?
Alors que le jeune roi s'apprêtait à rétorquer la jeune Crown ne lui en laissa pas le temps :
- On vous a appelé Votre Altesse toute votre vie, désormais on vous appelle votre Majesté, vous avez grandi dans un environnement où tous vous obéissaient au doigt et à l'oeil ! Vous avez toujours eu une vie qu'un grand de personnes envient parce qu'elles peuvent à peine s'acheter de quoi manger ! Pourtant, jamais ces personnes n'oseront se révolter ! Pourquoi ? Parce que toutes vos lois immunisent les nobles et les personnes de sang royal ! Si elles tentent une révolte par les mots et qu'elles se font tuées, jamais leur meurtriers ne sera sanctionné en revanche, si pour se défendre ces personnes tuent un noble, elles sont passibles d'une peine de mort ! Vous faites comme ci vous souteniez votre peuple alors qu'il n'en ait rien : vous ne faites que l'enfoncer davantage. Cessez de penser que votre peuple croit en vous ! C'est faux ! Ils apprennent dès leur enfance qu'il ne faut faire confiance à personne et surtout pas roi ! Alors maintenant, dites moi : comment osez vous me dire de tourner la page alors que vous n'avez pas vecu ce que moi, en tant que prisonnière à Oslendos j'ai vécu ! Comment ? Comment alors que vous me sortez de cet horrible endroit pour avoir du pouvoir, comme l'ont fait mon père adoptif et mon amant ? Comment alors que vous me menacez de me renvoyer à Oslendos si je ne vous aide pas ? Tous ça alors que vous savez très bien que je suis innocente ? Bravo ! Quelle justice dites moi ! Alors maintenant écoutez moi bien : vous n'êtes rien, votre peuple ne vous fait pas confiance, vous l'envoyez à la guerre, vous le martirisez pour servir vos propres intérêts. Si je le voulais, je pourrais lever une armée entière contre vous et vous réduire à néant ! Arrêtez de vous croire plus important que vous ne l'êtes.
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Romy Crown L'éveil des ténèbres
FantasyLa vengeance nuit. La vengeance hante. La vengeance occupe. La vengeance soulage. Mais la vengeance offre avant tout de la puissance et de la satisfaction.