Romy Crown L'éveil des ténèbres

Chapitre 6

Romy et le roi arrivèrent à la capitale en fin de journée soit un jour plus tôt que prévu.

Dès son arrivée, Romy fut menée à sa chambre avec interdiction formelle d'en sortir. Des gardes étaient postés de part et d'autre de sa porte afin de d'assurer qu'elle ne tenterait pas dans sortir.

Assise à son bureau, le jeune Crown était plus que jamais à pouvoir utiliser ses ténèbres avec les entraves qui lui encerclaient les poignets.

Doucement, elle ferma les yeux et commença tout d'abord par se concentrer sur la circulation de son pouvoir dans ses veines, jusqu'à ressentir des fourmillements dans ses doigts.

Elle savoura longuement cette sensation qu'elle n'avait pas pu ressentir depuis longtemps. Elle attendit, se concentrant davantage et, lorsque ces fourmillements se firent plus intenses, elle projeta sa force sur une carafe remplie d'eau.

L'objet explosa et ses éclats allèrent se planter partout autour de Romy. Elle avait réussi du premier coup. Mais une chose la satisfaisait encore plus : elle n'avait pas perdu en puissance, celle ci était même à son comble.

Les ténèbres qu'elle venait de produire s'éparpillèrent dans chaque recoin de la chambre. Sentant qu'elle fatiguait de plus en plus, la jeune femme les rappela à elle et leur donna l'ultime ordre de déverrouiller les entraves.

Échec. Si Romy n'avait pas perdu en puissance, les entraves l'empêchaient de pratiquer sa magie sur du long terme : elles puisaient toute sa force et épuisaient rapidement la prisonnière.

C'est à cet instant que cette dernière décida de la première phase de sa stratégie : récupérer ses pouvoirs, sa pleine puissance et se séparer des douloureuses entraves qui lui encerclaient les poignets. Elle allait stocker, jour après jour, une grande quantité de ténèbres et une fois qu'elles les auraient libérées, ses menottes éclateraient en morceaux, comme le vase qui avait explosé plus tôt.

Et à partir de cet instant, et seulement, uniquement à partir de ce moment, les choses sérieuses pourraient commencer.

Romy était tellement fatiguée qu'elle se dirigea vers son lit et s'effondra dans un profond sommeil. 

Seulement trois jours qu'on l'avait envoyé à Oslendos. Trois jours qui lui avait semblé tous plus longs les uns que les autres. Enfermée dans une cellule, elle avait été torturée nuits et jours par celui qui avait autrefois été son amant, celui qui avait tué son père pour elle et qui l'avait accusée et fait enfermée ici avec le soutient du conseil. 

Des gardes vinrent la chercher et la traînèrent hors de sa cellule. Elle souffrait. Son dos avait été fouetté de nombreuse fois, ses jambes mutilées. Mais surtout, son cœur était brisé : elle avait été trahie par celui qu'elle aimait, celui qui l'avait toujours soutenue. 

Pourrait-elle un jour sortir d'ici ? De cet Enfer dans lequel il l'avait plongée ?  

La jeune prisonnière savait que les chances étaient minces, presque inexistantes. 

Et puis de toute façon... Qui croirait la bâtarde d'une duchesse ? D'une femme qui avait trompé son mari qui l'aimait profondément ? Qui ?

Sans doute personne. Surtout pas un conseil influencé par le nouveau duc. Les nobles de cette assemblée gobait tout ce que le duc et le roi disait. Mais uniquement eux. Pas leur femme, leurs sœurs ou leur amantes. Non. Des hommes, toujours des hommes. 

- Avance plus vite ! grogna le garde qui était venu la chercher.

Sur ces mots, il attrapa ses cheveux le plus près possible de la racine et tira plus fort pour obliger l'adolescente à accélérer. Au lieu de cela,  Romy trébucha et s'étala par terre de tout son long. Le garde ne prit pas la peine de ralentir pour autant et la jeune fille parvint à se remettre debout au bout d'une dizaine de mètres. Lorsqu'elle vit des escaliers au bout du couloir, elle poussa discrètement un soupire de soulagement.