Chapitre 4-

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Plusieurs jours sont passés sans que rien ne s'arrange comme ne s'aggrave.

Cette nuit encore je n'ai pas dormis, ces voix dans ma têtes résonnaient trop fortement...
J'étais trop fatigué pour lutter contre elles.
J'ai simplement laissés cette douleur me consumer.

Je m'habille rapidement et vais dire au revoir à Enzo avant de quitter l'appartement.

J'avance tristement de les rues de ma villes sachant d'avance comment la journée va se passer.

J'arrive devant l'immense portail et y mets le pied contre mon grès.
À peine suis-je arrivé qu'ils me tombent dessus.

Je me laisse faire.
Comme toujours.
Je reste docile, fragile.
Je suis leur créature fragile qu'ils peuvent maltraiter comme bon leur semble sans que rien ne les arrête...

Des coups, des insultes, de nouveau des coups, on s'acharne à battre mon frêle corps.
La douleur met insupportable alors je ferme les yeux.
J'entend le contenu de mon sac être vidé par terre mais la douleur m'empêche de bouger Le moindre membre.
Sont-ils aller plus fortement aujourd'hui ?
Ou bien mon corps sature?
Le silence prend place autour de moi m'indiquant qu'ils sont partit.
Je me relève du mieux que je peux.
Je ramasse mes affaires éparpillées au sol.
Du sang tombe sur mon cahier, je passe la main sur mon front où la douleur me dérangeait.
Ma main est rouge.
Je souffle et me relève prenant mon sac.

Leurs regards sur moi me démangent.
Je me doute que je dois faire peur à voir mais tout de même...
Je souris hypocritement à toutes ces ordures qui profitent simplement du spectacle.
Je me rend la tête haute au toilette.
Mais le peu de haine disparait vite en peur quand j'ouvris la porte sur un des amis à Lucas. Yan je crois.
Il me sourit sadiquement avant de sortir.
Je me regarde dans le miroir et seul mon affreux reflet s'y trouve, comme toujours.
Le maquillage sur mon hématome à bavé le laissant se remontrer, un filet de sang coule du haut de mon front ou s'y trouve une entaille plus ou moins profonde.
Mon uniforme est comme habituellement sale, froissé et abîmé; c'est un exploit qu'il me laisse rentrer avec cet uniforme.

Les larmes ne coulent plus quand je vois mon état. Seul un profond vide m'anime.
De plus le regard malsain de Yan m'inquiète...
J'en fais abstraction et me dirige en cours tête baissée.

Le prof à l'air surpris de me voir.
Je suis le dernier du rang.

-Hum... Adam tu devrais aller à l'infirmerie non ?

-Ce n'est rien monsieur. Faites comme si rien n'était c'est mieux ainsi.... Dis-je d'un sourire lasse.

Il pince ses lèvres et ferme la porte derrière moi.
Je traverse l'allée et sans étonnement le pied de Lucas me fait m'écrouler au sol.
Je me relève comme si rien n'était et part m'assoir admirant de ma place la trace rouge laissé par mon sang.
Le prof lance un regard noire à Lucas mais celui-ci ne le remarque même pas.
J'ignore tout le monde et me concentre sur le cours.

Deux heures s'écoulent et nous quittons enfin la classe.

-Adam ?

Je m'arrête et me retourne.

-Oui monsieur ?

-Es-tu sur de toi ?

Je sais très bien de quoi il parle.
Mon prof d'histoire est l'un des seuls qui s'intéresse à moi. Il sait que ma bourse est en jeu.

-Bien sur que non. Mais je n'ai pas le choix. Ça fait si longtemps maintenant ça serait bête d'abandonner maintenant n'est-ce pas. Dis-je d'un mouvement d'épaules lasse.

Il ne réagis pas. Seul son air triste transmet son ressenti.
Je lui souris et quitte la pièce.



**********
La fin de la journée passa plus calment.
Seul le repas à été mouvementé à cause de Lucas et sa bande qui sont venus m'embêter à ma table.

Il est 18h quand je quitte le lycée.
N'ayant pas d'autre choix que de me rendre directement au restaurant je ne sais pas comment je vais justifier mon sal état.
J'ai camoufler mon hématome et emprunter un pansement mais mon visage n'est pas beau à voir.

Je cours vers les vestiaires baissant la tête.
Une fois la bas je me change rapidement mettant un col roulé sous mon t-shirt.
Je sens que je vais souvent le porter...

Quelqu'un frappe la porte et entre doucement.
Mathys.

-Tout va bien ? Je t'ai vu te ruer ici...

Je n'ose pas me retourner sachant que si je le fais il verra mes plaies et mes traits fatigués.

-Oui oui ne t'inquiète pas.

Bientôt une semaine que je travail ici et on apprend à se connaître. On s'entend plutôt bien.

Je me retourne et il fronce instantanément les sourcils. Sa bouche s'ouvre mais je le devance.

-Pas de commentaire s'il te plaît...

On sort tous les deux et partons à notre service.
Nous somme vendredi alors beaucoup de monde est venu profiter de leurs soirées ici surtout que l'on ferme plus tard le vendredi et le samedi.

Je danse entre les tables prenant les commandes, remettant de l'eau, du pain, les menus, accueillant...
C'est une soirée éprouvante.
Nous fermons à 23h et le temps de tout ranger je sors dehors à 23h30 et une main attrape mon épaule.
Je pense tout d'abord à Mathys mais quand je me tourne c'est Enzo qui est là.
Ses yeux sont inondés et il fond dans mes bras.

-Hey qu'est ce qu'il se passe. Zozo ça va pas ?

Il essui son nez sur mon épaule après quelques seconde et me tend son vieux téléphone où une vidéo s'y trouve.
...
C'est moi...
Le moment où je ramasse mes affaires, remarque le sang et me relève avec un sourire qui est remplie de souffrance.

Mon souffle se coupe.

-Tu m'avais promis qu'ils avaient arrêter mais c'est en fait pire qu'avant... Murmure t-il.

Je hausse les épaules et souris tristement.

-Je t'ai attendu dehors... Je te voyais à travers les vitres... Pourquoi tu dois souffrir pour toute la famille ? Même les parents souffrent moins que toi.

Plus ses paroles sortent plus il hausse le ton et plus sa voix se brise.

-Adam ?

Je tourne la tête et aperçoit Mathys qui sort de la porte employée situé sur le côté.

-Tout va bien ? Rajoute t-il en s'approchant.

Il aperçoit mon frère et le fixe.

-C'est qui lui. Demanda Enzo méfiant.

-Enzo c'est un collègue. Mathys voici mon frère.

Enzo toise du regard Mathys. Je ne sais pas trop comment il pourrait le détailler car seul un lampadaire nous éclaire faiblement.

-Bon et bien à demain Adam passe une bonne nuit. Au revoir Enzo.

Je lui souris en lui faisant signe de la main.

-Sa tête me dit quelque chose.
Je retourne mon attention sur mon frère qui a l'air concentré pour se rappeler.

-Ah bon ?

Il hoche la tête.

" Je t'aime..." [B×B]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant