Ça nous fait mal

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Merci à NiamSacko et Tluvchloee pour leurs votes !
⚠️Ce chapitre contient des scènes liées à la violence physique.⚠️

La scarification...

Quelques années auparavant

La porte de la chambre de ma sœur se dresse devant moi, comme un obstacle à franchir. Son chambranle de bois impose le respect à mon petit corps d'enfant si frêle, qui tremble rien qu'à l'idée de le passer. Ça fait près d'une semaine que je n'ai plus vu Fuyumi, et ce constat me fait bien plus peur que je ne veux l'accepter. J'ai peur de sa réaction. Ma grande soeur est toujours trop douce, trop calme. Je redoute la tempête qui menace de s'abattre sur moi quand je passerai cette porte, qui signe l'entrée d'une délivrance et d'une plongée en Enfer.

Papa est parti pour la semaine lors d'une mission très importante, ce qui me laisse tranquille pour la semaine. Et je n'en suis pas peux heureux. Mon corps réclamait déjà depuis quelques jours un repos obligatoire, à défaut de m'effondrer. J'ai de plus en plus de mal à supporter ces entraînements intensifs, qui m'éloigne en prime de ma famille. Je suis le prodige de mon père, le seul qu'il a réussi avec Maman. Et pourtant... À force de côtoyer cet homme froid, qui ne voit en moi qu'une porte de salut, j'en ai perdu les bases des relations humaines. Je me recroqueville petit à petit sur moi, terrifié à l'idée de parler avec autrui. Je ne suis bien qu'avec Maman, qui m'offre l'écrin protecteur de ses bras. À part ça... Mon monde s'enfonce plus profondément chaque jour dans un isolement de peur et de craintes à l'encontre des autres. Je suis trop différent des autres gamins de mon âge, qui jouent et crient à longueur de journée. À la place, mon corps est éprouvé chaque fois un peu plus par une personne qui ne veut que mon pouvoir, à défaut de m'aimer comme tout les autres pères. Au point que même aller parler avec ma soeur me donne des frissons. J'ai tellement pris l'habitude d'être seul, juste poussé par mon géniteur, que j'en craint ma propre soeur. J'ai peur qu'elle ne m'accueille pas, qu'elle rejette ma présence pour l'avoir laissée près d'une semaine sans le voir. Que, comme à l'instar de mon père, elle déchaîne sa colère sur moi par les coups, brisant mon mental tout autant que mon physique.

J'ai peur des autres.

Les larmes aux bords des yeux, je lève min petit poing et assène un coup vif sur la porte, à peine perceptible. Pourtant, des bruits se font entendre de l'autre côté de la plaque de bois, notamment celui d'une chose rangée avec précipitation dans un tiroir. Puis, la porte s'ouvre sur une Fuyumi qui me paraît si inquiète et terrorisée. Par instinct, je lève les bras en protection devant mon visage, les yeux baissés sur le sol .

- Oh mon dieu Shoto !

Ma grande sœur sangle mes hanches et me fait tournoyer juste avant de me coller tout contre son buste chaud, à l'odeur de fleur d'oranger qui l'a caractérise. Instantanément, ma terreur s'envole. J'ai été bête de penser que Fuyumi pouvait me faire du mal, elle qui m'aime de tout son coeur. Son rire ravi me chatouille les oreilles avec délice. Je m'agrippe davantage à son épais pull en laine,lui arrachant un petit cri . Je retire mes mains, pendant lui avoir fait mal. Je m'excuse très vite .

- Pardon Fuyumi. Je voulais pas te blesser.

- Mais non Shoto, réplique ma soeur avec gentillesse. Tu as une sacrée force dis donc !

Elle appuie son doigt sur mon nez avant de m'asseoir sur ses genoux, de sorte à ce que je me retrouve nez à nez avec ma chère, qui est l'une des seule à m'aimer. C'est alors que je remarque le truc. Ce qui rend étrange son sourire un peu trop prononcé, qui à accentuer son rire et la manière dont elle m'a serrée. Comme une planche de salut, une supplication muette.

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