Entre peur et confidences

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Merci à 0_idees pour ses gentils votes ☺️. ( Bien sûr aussi à Jagoda971 , the best of the best, qui met toujours le sien à tout les chapitres). Merci pour votre soutien !

Les hôpitaux me rappellent trop de mauvais souvenirs. Les séances chez le psy de Fuyumi, ou Natsuo et moi attendions des heures dans le couloir. L'internement de Maman après qu'elle m'ait jeté cette eau bouillante au visage. Et puis en soi cette endroit est loin d'être joyeux. Des familles ont la peur de leur vie, le lieu résonne de cris de pleurs et des bips des machines électroniques.

Même ici, assis sur des sièges en plastique inconfortables à côté de Kyoka, je ne retrouve pas la moindre trace de calme ou de sérénité . Le passage des infirmiers, qui viennent de partout et de ceux des familles soulagées ou terrifiées ne suffisent pas à calmer mon anxiété. Kyoka non plus ne parle pas, triturant ses prises Jack avec nervosité. Ses doigts pales tremblent bien qu'elle tente de faire passer ça pour quelque chose de naturel. Alors je compte les gens, attendant désespérément que le médecin vienne nous chercher et qu'on puisse aller la voir.

J'en suis à deux-cents quarante cinq quand une jeune infirmière en blouse blanche s'arrête enfin devant nous. Je lève les yeux sur son visage aux traits de biche- littéralement avec de petites cornes de velours, des tâchez blanches sur ses joues à la teinte caramel et grands yeux brun foncé - et elle nous adresse un sourire. Son regard s'attarde un moment sur mes traits puis elle nous annonce cette phrase que, je pense, tout les visiteurs d'hôpitaux doivent adorer entendre.

- Elle est réveillée, allez-y.

Je n'attends que la fin de sa phrase par pure politesse, autrement je me serai barré en une milliseconde. Les vitres teintées ne me laissent pas l'occasion de la voir avant de pousser la porte, qui se révèle un vulgaire morceau de contreplaqué  avec un numéro de plastique accroché dessus. Les gonds se laissent malmener sans opposer la moindre trace de rouille.

Et là ! Couchée sur son lit, le trésor du monde.

Sa chevelure ébène a été rapatriée en une lourde natte tressée , retenue par un bandeau d'hôpital. On lui a passé une chemise à fleurs violettes excessivement laide sur les épaules, couvertes par les draps. On discerne toutefois les traces d'un bandage qui passe sur son épaule. La seule partie entièrement visible de son corps coure de ses doigts au pli de son coude. Sa main blessée par l'explosion de la grenade est enveloppée de tissus tandis que ses poignets sont enroulés dans une matière douce qui me fait penser au fil d'araignée. Plus de trace de scarification. Juste une belle adolescente au teint pâle avec un regard à en briser des coeurs. Je m'assois à côté de son lit, son un tabouret à trois pieds cependant que Kyoka se vautre dans un canapé.

- Je n'aurai pas dû. J'ai eu peur. J'ai rêvé. Gabriel. J'ai besoin d' ...

- Non. Nous on est là. Pas d'aide, préviens- je en appuyant le doigt sur ses lèvres.

Je ne comprends pas le sens de ses autres phrases. Elle a rêvé? Je trouve ça logique quand on dort. Ou alors c'est moi qui suis bizarre à rêver. Et ce Gabriel... Ce n'est pas la première fois que Yaoyorozu le mentionne. Il doit être une personne importante à sa vie. Par contre, la dernière de ses phrases je la comprends trop bien. Si elle demande de l'aide, ça n'ira pas. Les premières personnes à qui elle doit se confier sont ses amis proches. On peut apporter la meilleure aide que celle d'une spécialiste. J'ai vu ma soeur passer trop de temps dans le cabinet de son psychiatre pour savoir que ça agit comme une drogue. Sans remplir sa fonction première. Je ne veux jamais revoir un de mes proches se faire enfoncer par une personne soi disant là pour les aider à " remonter la pente".

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