Un(e) nouveau( elle)

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- Bonne semaine Shoto! S'écrie ma soeur avec de grands gestes de la main.

Je lui adresse un pâle sourire puis scanne ma carte d'étudiant devant le portail de Yuei. J'ai toujours trouvé ça ironique que dans une école de telle envergure le seul moment qu'ils aient trouvés pour entrer c'est une carte en plastique, de celle qu'on utilise pour avoir des réductions dans les fast food. Leur système de sécurite, avec barrière métallique est haute gamme mais pour faire rentrer les élèves, rien de mieux que scanner un bout de plastique avec la tête de l'adolescent dessus. Franchement, c'est une des choses les plus stupides dans l'école. En plus, comme sur tous les papiers importants, les photos ne ressemblent à rien, avec nos yeux aveuglés par le flash et notre sourire de travers. Quelle drôle d'idée de ne pas avoir trouvé un système plus élaboré.

Je scanne donc ce qui me sert de passe droit et emprunte le chemin serpentant à travers les arbres du parc qui mène à mon internat. En début de printemps, les arbres refleurissent, ce qui est un plaisir pour les yeux. Les arbres au fleurs de Sakura offrent leur plus beau spectacle. Le rose envahit l'école avec une vague de beauté et de mignonnerie. Avant, regarder les fleurs de cerisiers constituait une des choses que j'aimais le plus. Je pouvais rester des heures à regarder la course des pétales qui tombaient sur le sol avec une grâce inégalable. Rien n'était plus élégant que ces petits bouts d'arbres rose. Mais depuis que je suis à Yuei, la grâce et la finesse se retrouvent partout. Dans les techniques de combat, les costumes, les installations... Bref, dans tout ce à quoi on ne pense pas principalement. Certains élèves aussi sont plein d'élégance. Notamment Yaoyorozu, qui se bat avec des mouvements fluides, à la limite de la danse.

J'ai énormément repensé à elle durant le reste du weekend. J'ai longtemps réfléchi sur ce qu'elle m'a confié, l'enfance qu'elle  a menée, seule et mal aimée avec pour seule compagnie le vide. La solitude. De la manière avec laquelle elle s'est confiée à moi, le visage ferme aux émotions qui risquaient de la détruire. J'ai retrouvé en Yaoyorozu la puissance mentale dont peu son capable. La seule autre que je connais dans le même cas c'est ma mère qui après toutes les horreurs de mon père est restée inflexible. J'admire plus des personnes comme ça que celles qui se plaignent à autre voix. Qui se construisent un masque de joie pour se reconstruire et qui veulent y parvenir. Yaoyorozu est légèrement différente car son but est d'être aimée par ceux qui lui ont fait du mal. À première vue, ma mère et l'apprentie héroïne sont deux jeunes femmes pleines de vie mais qui cache une lourde histoire, un passe terrible dont peu sont capables de traverser. La vie que ces femmes fortes ont enduré est différente mais similaire sur beaucoup de points. La souffrance. Le mal. La destruction. La solitude. Mais pour obtenir la joie, le bonheur avec lequel on leur a toujours rabâché les oreilles. C'est une autre forme de puissance qui émane de toutes deux. Yaoyorozu et ma mère sont à prendre en exemple. Capable de supporter les pires tortures mentales par et pour amour.

Mais outre toute la compassion et le respect que m'inspire la brune au regard d'onyx, il y aussi une partie... Bizarre, honteuse que je n' avouerai pas. Une attirance "physique", sur le côté superficiel. Si je repense à Yaoyorozu, excepté sa force, des images accompagnent mes pensées. Ses longs cils qui accompagnent chaque oeillade de ses yeux noirs comme deux gemmes, sa démarche dansante pleine de droiture, ses longs doigts fins. Et aussi un autre côté, plus honteux encore que celui  - ci. Ses formes généreuses visibles sous ses vêtements, la courbe délicate de ses hanches ou sa poitrine excessivement développée. Yaoyorozu est la plus belle jeune fille que je connaisse, il fait bien l'avouer. Son physique se joue de ses charmes et jee suis demandé pourquoi elle n'a pas de petit copain avec un corps aussi... Un corps. Quand son image se forme dans mon esprit, j'ai du mal à contenir mes hormones masculines qui s'emballent. Je ne sais pas pourquoi, mais Yaoyorozu est la seule à provoquer ce petit truc en moi, cette sorte de décharge que je ne peux définir.

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