The fallen brotherhood

Chapitre 14

Mon coeur loupe un battement à chaque accélération. Les cheveux au vent, l'air caresse mes cuisses et embrassent mes mains, pour finir par se frayer un chemin dans ma nue. Mon émotion, liée à la tétanie, s'est maintenant transformée en qu'Élie a choisi d'euphorique. Cette impression de déjà-vu. Une sensation de liberté s'éveille et envahit tout mon être.

Je suis tellement absorbée par le paysage qui défile, que je n'ai pas réalisé que l'on a changé de direction, avant d'être arrivé à destination. Nous sommes arrêtés sur un pont en pierre qui traverse la forêt. Je descends la première pendant qu'il éteint le moteur, et il me suit en retirant son casque.

— C'est... Ici, que ma vie s'arrête ?

— Je veux simplement me balader. Me répond-il en laissant échapper un soupir désespéré.

Nous descendons une pente qui se trouve sur le côté et nous nous promenons le long d'un ruisseau. Mes pieds se glissant dans de feuilles tombées des arbres. L'endroit est si calme, silencieux au point de n'entendre que les mouvements de l'eau et certains oiseaux. J'en ai presque envie de m'allonger et de m'assoupir. C'est tellement paisible.

Il s'assied dans l'herbe fraîchement coupée. Je m'installe à ses côtés et je contemple le ruisseau devant nous.

— Pourquoi tu m'as laissé te suivre ? Tu aurais pu disparaître en une fraction de seconde.

— Peut-être, parce que tu m'inspires confiance. Et te connaissant, tu n'aurais pas lâché l'affaire le temps que tu ne l'aies pas découvert. Je me trompe ?

Je hoche simplement la tête comme réponse. Il enlève sa veste en cuir et s'allonge dans la verdure, me laissant admirer ses tatouages le long de ses bras. Les yeux fermés, il profite du moment en plaçant ses mains derrière sa tête. Il doit se sentir légèrement dévisagé.

— Tu comptes me mater encore longtemps ? Ou tu vas t'allonger ?

 Après m'être allongée sur le dos, à ses côtés, je contemple le ciel bleu parsemé d'une légère couche de nuage. Mes pensées se brouillent.

— Ce n'est pas la première fois que tu viens ici, n'est-ce pas ?

— Tu es perspicace. Me répond-il toujours les yeux fermés.

— Pourquoi tu ne me dis jamais rien ?

— Dis-moi ce que tu veux savoir ?

— Pourquoi tu caches à tout le monde pour ta sœur ?

— Ma sœur est mon seul véritable point faible. Et dans le monde où j'ai toujours vécu on se fait à l'idée qu'un jour on puisse faire pression sur moi vis-à-vis d'elle. Et je pense que tu l'as, toi-même remarqué, elle ne mérite pas d'être impliqué dans cette vie chaotique.

— Oui, tu as raison. En attendant, cette vie chaotique nous oblige à préparer nos affaires. Nous n'avons pas trop le temps de s'éterniser. Lui dis-je en me relevant.

Il se relève à son tour et emporte son cuir avec lui. Nous remontons jusqu'à la moto et nous entamons la route. Je me sens un peu plus détendue maintenant que je sais qu'il est prudent avec moi. Après quelques minutes sur le chemin du retour, une moto nous rejoint. Sur elle, se trouvent deux personnes. Pensant que ce sont les garçons des Brotherhood, mais ce n'est pas le cas. L'homme niveau passager nous cible. Une fusillade commence. Jace accélère et tente de les semer à vive allure, mais les hommes ne nous lâchent pas. Il décide de passer dans les petites rues de Beverly.

Mais là où notre moto passe, leur moto peut nous suivre. Jace glisse une arme dans mes mains. Je sais ce qu'il veut que je fasse, mais c'est impossible pour moi de faire ça. L'angoisse qui est présente depuis le début de cette course-poursuite, s'agrandit quand je tourne ma tête vers l'ennemie. Une voiture arrive de gauche, pénétrant dans la petite ruelle. Elle s'immisce entre nous et eux. Elle est grise aux vitres teintées. Je ne peux voir le conducteur de cette berline. La seule chose que j'arrive à faire, c'est entendre deux coups de feu. Et regarder la voiture disparaître aussi vite qu'elle est apparue.