Chapitre 5

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— Il y avait d'autres personnes avec vous n'est-ce pas ?

Son visage se durcit et sa mâchoire se contracte tandis qu'il serre ses mains sur le volant.

— Ça ne te regarde pas.

Son téléphone sonne et il actionne le kit main libre de la voiture. Je reconnais aussitôt la voix de Mason, mais elle est excessivement sérieuse et froide.

— C'est bon, on les a...

Jace lui coupe immédiatement la parole.

— Harper est avec moi.

Mason change de voix soudainement, il redevient l'homme agaçant que je connais.

— Oh Harper ! Tu as enfin fini de faire ta chieuse ?

— J'arrêterais quand vous arrêterez de me faire chier !

J'entends ses éclats de rire à travers le téléphone.

— On se retrouve à l'appartement, coloc !

Sans un mot, Jace met fin à la conversation. Nous montons les marches de l'immeuble et atteignons l'appartement. Lorsque j'introduis la clé dans la serrure, Jace constate la blessure sur ma main, il donne l'impression d'être contrarié.

En allumant la lumière du salon, il me prend violemment la main pour l'examiner. Il relève une mèche rebelle qui tombe sur mon visage et la glisse derrière mon oreille. Il examine mon front son tour.

— Comment tu t'es fait ça ?

— J'ai trébuché dans la forêt et il y avait des ronces partout !

Il me suggère de m'installer sur le canapé et revient quelques secondes plus tard avec une trousse de soins.
Que fait-il ? je me redresse légèrement lorsque je le vois prendre place à côté de moi. Il agrippe ma main pour appliquer une compresse. Sous l'effet de la douleur, je la retire instinctivement. Jace s'échauffe et, après un soupir, il reprend ma main sèchement.

— Jace Atkins veut soigner une femme insignifiante à ses yeux ?

Il arbore un léger sourire tout en poursuivant ses soins sur mon front. Il a l'air bien concentré et méticuleux. Il semble avoir de bonnes connaissances en matière de soins. En considérant l'homme qu'il est, je ne doute pas un seul instant qu'il ait dû être blessé plus d'une fois. Toutefois, il réplique :

— J'ai dit, que tu étais insipide. Ce n'est pas le même mot.

Je roule des yeux vers le plafond. Néanmoins, pour la première fois, je ne perçois aucune animosité et aucune méchanceté envers moi.
— C'est exactement la même chose.

Alors qu'il applique le dernier pansement, je suis incapable de détourner mon regard de lui. Je suis à la recherche du moindre indice qui me permettra de savoir si cela ne vient pas simplement de mon imagination. Il est plus détendu.
— Tu veux ma photo ? Tu pourras mieux mater. Me dit-il ironiquement.

En songeant à cette phrase que je lui ai dite pendant la soirée, un sourire se dessine sur mon visage. Ses yeux se rabattent pour se perdre dans les miens. Je ne vois aucune noirceur dans ses iris, il semble plutôt enjoué. La porte d'entrée s'ouvre sur Mason avant même que j'aie le temps de répondre. Il est tout seul ? D'un bond, Jace se redresse brusquement du canapé, son visage se fige et redevient de marbre.

— Maintenant, que tu es revenu, j'ai des choses à faire. La chieuse est blessée, surveille que ça ne s'infecte pas.

Il prend sa veste en cuir et sort de l'appartement sans se retourner. C'était quoi ça ?! Il est passé d'un homme délicat et appréciable, à un homme arrogant et détestable en un claquement de doigts.

The fallen brotherhoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant