Chapitre 3 : Sentiment de déjà-vu

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« Et quand tu souris, le vide au fond de moi se remplit de toi jusqu'à me rendre ivre de joie... »

Sun to Moon, in another life

Sun to Moon, in another life

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— Oui, maman... grommelé-je pour la cinquantième fois, le téléphone collé à l'oreille, en garant à l'arrache le camion de location devant la vieille maison défraîchie de Mamie Aigrie. J'y suis là, alors... par pitié... arrête de stresser. Tu vas me refiler ton ulcère, et après, je ne pourrais plus boire de jus d'orange sans avoir des brûlures à l'estomac.

Et comme le jus d'orange constitue au moins cinquante pourcent de mon alimentation, ce serait vraiment très embêtant.

— En plus, c'est super facile de conduire un camion. Je n'ai foncé que dans une seule boîte aux lettres, et ce n'était même pas celle de Mamie Vieille Bique.

Mon petit frère, Forest, glousse en traduisant mes paroles à sa jumelle. Je suis quasiment sûr qu'il en rajoute une couche, parce que Faith éclate de rire en signant si vite que je perds le fil de sa réponse. Ces deux monstres de treize ans sont dans une phase où ils ne vivent que pour les embrouilles. C'est plus fort qu'eux, ils adorent les drames, les conflits et les ragots.

Oh, je ne leur jette pas la pierre... parce qu'à tous les coups, ma mère dirait qu'ils tiennent ça de moi et que c'est de ma faute s'ils sont aussi insupportables.

Mea Culpa, les gars...

Je fais de mon mieux pour les élever depuis que notre père est mort et que notre mère se tue à la tâche pour un salaire de misère.

— Je te signale que tu n'as pas le permis pour conduire ce genre d'engin, ronchonne ma mère, d'une voix si haute perchée qu'elle en crèverait le tympan d'un mec moins solide que moi. Je vais étriper ton oncle. Je n'en reviens pas qu'il ait osé nous faire faux bond, en particulier aujourd'hui !

Je coupe le moteur et donne l'autorisation à mes deux petites terreurs de descendre, ce qu'ils s'empressent de faire puisqu'ils sont restés assis plus de quatre heures sans pouvoir se dégourdir les jambes.

— Ne vous éloignez pas trop du camion, OK ? leur ordonné-je, en veillant à ce que Faith puisse lire sur mes lèvres. Je vais prévenir la méchante sorcière de notre arrivée.

J'entends ma mère rouspéter de l'autre côté du téléphone et décoche un clin d'œil joueur à mon frère et à ma sœur lorsqu'ils pouffent de rire.

Ce serait un euphémisme que de dire que ça n'a pas été une année facile, mais je crois qu'on voit enfin la lumière au bout du tunnel. Nous allons mieux, nous sommes plus forts, et putain, ça n'a pas été de tout repos, mais nous avons réussi à rester unis comme les cinq doigts de la main - ma mère, Faith, Forest, moi et... Firepaw, mon chat roux que je suspecte d'être possédé par un démon de la destruction.

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