1 - Lui...

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Qu'est-ce que vous feriez si toutes les preuves indiquaient qu'une personne innocente était coupable ?

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Lui...

    Les policiers s'affairaient. Ils récoltaient tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une preuve, notaient sur leurs calepins les témoignages et puis, finalement, faisaient du lien entre tous les éléments récoltés.

Alors que tout semblait en ordre et qu'ils allaient arrêter le coupable, une jeune femme c/c, aux cheveux l/c, au chemisier blanc, caché sous une veste noire, accompagné d'un pantalon noir et d'une autre personne, fit son apparition dans la pièce et les interrompit :

‹‹ Vous allez arrêter le mauvais coupable. ››

L'homme, à côté d'elle, un peu courbé sur lui-même, tremblait frénétiquement : en cause, elle les avait interrompu en pleine arrestation pour leur dire qu'ils s'étaient trompés. Il craignait les représailles des policiers sur celle qui l'avait embauché.

‹‹ Mais Tp, vous ne pouvez pas...

-Je ne peux pas quoi, hein ? Dire la vérité ? Que ces policiers sont stupides d'arrêter un innocent ? Que le coupable est devant eux, sans qu'ils le voient ? Que je peux leur dire qui c'est ?

-Mais... ››

Il n'insista pas. Il savait pertinemment qu'elle avait raison. Il l'avait appris auprès d'elle au fil des semaines, depuis son embauche.

L'agence de détectives Edogawa ne marchait pas très bien, à vrai dire. Les enquêtes qu'elle résolvait en trouvant les coupables se soldaient toujours par un échec, les policiers n'écoutant pas ce que leur disait la détective. Et cette affaire ne faisait pas exception...

‹‹ Alors vous dites que ce serait M. Fujiwara, le coupable, alors que toutes les pistes mènent à dire que Mme Satō est la coupable ? Et qu'en plus vous n'avez pas de preuve ? ››

Elle grommella vaguement quelque chose pour acquiescer les dires de l'inspecteur en charge de l'enquête. Il était agacé par la présence de la détective sur la scène de crime, elle ne faisait que les déranger, de son point de vue.

‹‹ Bien, déclara-t-il soudainement, Le coupable est Mme Satō, fin de l'histoire. Embarquez-la, ordonna-t-il à ses subordonnés

-Mais... protesta-t-elle

-Pas de mais. Vous n'avez pas de preuve contre M. Fujiwara, tandis que moi, j'en ai contre Mme Satō. Elle est coupable, vous n'avez pas votre mot à dire. Maintenant, dégagez, c'est ma scène de crime, je ne veux pas de civils dessus.

-Je suis détective, tenta-t-elle en dernier recours

-Je ne veux pas d'amateurs de romans policiers qui ne veulent qu'imiter leur héros préféré. Ouste, du balai, je ne veux plus vous voir ››

Cette dernière remarque irrita Tp, qui faillit lui envoyer son poing dans la figure (mais qui se retint), mais qui se contenta de tourner les talons pour revenir à son agence bien-aimée. Après s'être excusé un nombre incalculable de fois, son "collègue" (bien qu'il soit plus assistant qu'autre chose) la rejoignit.

Le reste du chemin se fit en silence, Hikaru (l'autre "détective") ne voulant pas énerver plus la fondatrice de son agence. Tp pouvait être assez effrayante quand elle le voulait.

Quant à elle, elle manigançait des plans pour faire changer d'avis le policier, plans qu'elle était sûre qu'ils allaient échouer. Elle, faire des plans, etc... ce n'était pas son fort, mais... le sien. La personne qu'elle détestait le plus au monde.

Une fois dans son bureau, elle s'affala, seule, tandis qu'Hikaru allait dans son propre bureau, continuant ses réflexions. Pourquoi personne ne lui faisait confiance pour les enquêtes ? Elle savait qu'elle trouvait toujours le bon coupable. Les policiers n'utilisaient que ce qu'ils avaient appris en théorie pour les enquêtes, ils n'utilisaient pas leurs neurones, de ce qu'elle pensait. Même si les preuves-

‹‹ Eh bien, je vois que tu n'as pas changé depuis toutes ces années ›› lui dit une voix familière

Elle releva la tête et siffla.

‹‹ Toi...

-J'ai entendu tes exploits. Alors comme ça, tu es sur le point de faire faillite ? continua la voix d'un ton moqueur

-Et toi ? riposta-t-elle, Toujours en train de te goinfrer toute la journée ? ››

La personne, enfin l'homme devant elle, soupira, prenant un air supérieur.

‹‹ Si tu pouvais acheter des journaux (elle se crispa et serra ses poings), tu saurais que je suis devenu un grand détective. Qui résout des enquêtes, lui, précisa-t-il, toujours moqueur

-Et pourquoi tu es là, d'abord ? Comment tu as trouvé mon agence ?

-Je suis un grand detective et-

-Je l'ai appelé, l'interrompit Hikaru en entrant

-Hikaru, tu es viré.

-Quoi ?! Mais-

-Pas de mais. Tu sais que c'est la personne que je déteste le plus au monde.

-Mais, c'est votre frère... ››

En effet, l'autre personne n'était autre que Ranpo Edogawa, le frère jumeau de Tp Edogawa. Les cheveux noirs, ses yeux éternellement fermés et sa panoplie complète de détective.

‹‹ Avant que tu partes, Hikaru, une dernière question. Pourquoi tu l'as appelé ? ››

Il se gratta la nuque.

‹‹ En fait... Un homme aux cheveux d'argent m'a donné un papier en me demandant d'appeler rapidement, tout à l'heure, sur le chemin du retour...

-En effet. (Ranpo posa violemment ses mains sur le bureau en bois) Ce n'est pas de gaieté de cœur, mais j'ai besoin de toi. ››

À suivre...

Les deux détectives | BSD Où les histoires vivent. Découvrez maintenant