4 ans plus tôt
La Havane, Cuba
Reah
Le soleil de fin d'après-midi baignait la cathédrale de La Havane d'une lueur dorée, mais l'atmosphère à l'intérieur était sombre et pesante. La voix du prêtre résonnait entre les murs de pierre, prononçant des paroles censées apporter du réconfort, mais pour moi, ce n'étaient que des sons vides, un écho lointain que je ne pouvais pas saisir. Mon esprit était ailleurs, perdu dans un océan de douleur et de regrets.
Je serrais les bras autour de ma mère, la retenant avec toute la force qu'il me restait alors qu'elle s'effondrait sous le poids de son chagrin. Ses sanglots, déchirants et incontrôlables, résonnaient dans mes oreilles, et chaque larme qui roulait sur ses joues mouillées me semblait être un coup de poignard. Ses mains tremblaient, s'accrochant à moi comme si j'étais son seul ancrage dans cette tempête de douleur.
Le cercueil vide devant nous était un symbole cruel. Leía, ma sœur, était partie, emportée par une fatalité aussi brutale qu'inattendue. Ce corps, quelque part à Miami, n'était qu'une statistique pour les autorités, mais pour nous, elle était tout. Et maintenant, il ne restait plus que ce cercueil vide, froid et impassible, un rappel de tout ce que nous avions perdu.
Je restais étrangement calme, une mer d'émotions enfouie sous une couche de médicaments qui engourdissaient mes sens. Je ne pleurais pas. Pas encore. Peut-être étais-je trop choquée, ou peut-être ces calmants faisaient-ils trop bien leur travail. Mais à l'intérieur, je brûlais d'une douleur si intense qu'elle menaçait de me consumer. Chaque mot du prêtre, chaque murmure de sympathie des proches, tout me semblait lointain, irréel.
J'étais la première à avoir appris la nouvelle. Cette voix robotisée au bout du fil m'avait annoncé la mort de ma sœur avec une indifférence glaciale, et pendant un instant, j'avais cru à une mauvaise blague. Mais quand ma tante a confirmé la tragédie, mon monde s'est effondré. Leía était partie, arrachée à nous par une cruauté que je ne pouvais comprendre.
Je repensais à elle, à sa force, à sa gentillesse, à tout ce qu'elle représentait pour moi. Elle n'était pas seulement ma sœur; elle était ma confidente, ma protectrice, une figure maternelle dans les moments où notre mère n'était pas assez forte. Elle avait toujours été là pour moi, et maintenant, elle n'était plus qu'un souvenir douloureux.
Leía avait été plus qu'une simple sœur. Elle avait été une partie de moi, une partie que je ne pourrais jamais récupérer. Avec sa mort, une partie de mon âme avait été arrachée, laissant un vide béant que rien ne pourrait jamais combler.
Mais ce n'était pas seulement la douleur qui me consumait; c'était aussi la rage. Une rage froide, brûlante, qui grondait en moi, prête à éclater. Je savais que je ne pouvais pas laisser sa mort impunie. Miami n'était plus seulement une ville; c'était devenu un champ de bataille. Un lieu où je devrais affronter les démons qui avaient pris ma sœur. Je ne cherchais ni plaisir, ni réconfort là-bas. J'y allais pour une raison bien plus sombre, bien plus dangereuse.
Leía trouverait justice, peu importe le prix que je devais payer.
Alors que le prêtre terminait son sermon, je jurais silencieusement devant ce cercueil vide que je ne reculerais devant rien pour la venger. Peu importe les risques, peu importe les conséquences. Elle avait été tout pour moi, et maintenant, je devais tout risquer pour elle.
Le vent soufflait doucement à travers les vitraux, comme un dernier adieu de l'univers à celle qui avait été emportée trop tôt. Je restais debout, les mains crispées sur les bras de ma mère, les yeux fixés sur ce cercueil vide. Leía, ma sœur, ma meilleure amie, mon pilier... tu trouveras la paix, même si je dois plonger dans les abysses pour te la rendre.
L'éclat du soleil faiblissait peu à peu, et je savais que mon propre voyage vers les ténèbres ne faisait que commencer.
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Coucou, on se retrouve donc pour le prologue de cette histoire, qui j'espère sera une belle et longue aventure avec vous.
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M🎀
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𝔅𝔩𝔬𝔬𝔡 𝔏𝔲𝔰𝔱
RomanceOn dit souvent que le hasard fait bien les choses, j'y croyais. Mais il a fallu d'une seule rencontre pour chambouler nos existences : la sienne mais surtout la mienne.