𝔅𝔩𝔬𝔬𝔡 𝔏𝔲𝔰𝔱

Chapitre 10 : Retour à la case départ

Chapitre 10 : Retour à la case départ

Reah

Manoir des Knights

Mais souviens-toi, Reah, même ceux qui n'ont plus rien à perdre peuvent encore tout sacrifier.

Depuis mon réveil, cette phrase tournait en boucle dans ma tête, je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur.

Et pourtant je suis ici, dans une chambre dans son manoir entouré d'un luxe auquel je ne suis clairement pas habitué.

La douceur du tapis sous mes pieds me fait rêvasser, je suis littéralement tombé de fatigue hier soir. Mon esprit et mon corps ont été mis à rude épreuve et le confort de cette chambre était trop tentant pour refuser.

- Mademoiselle, vous êtes réveillé ?

Je sursaute en entendant la voix derrière la porte.

- Mademoiselle, je peux entrer ?

L'idée de rencontrer une nouvelle personne dans mon état ne me plaît pas du tout.

- Mademoiselle, je vais entrer, murmure la voix douce à travers la porte.

Je me redresse lentement, mes muscles protestant contre chaque mouvement. Le poids de la journée précédente m'écrase encore, et la sensation de sécurité dans cette chambre semble presque irréelle. La porte s'ouvre doucement, révélant une femme d'âge mûr, au visage empreint d'une gentillesse subtile mais autoritaire.

- Je m'appelle Lydia, la gouvernante, dit-elle en entrant avec une démarche mesurée. Monsieur Nyx m'a demandé de veiller à votre confort.

Elle s'approche du lit, m'examinant avec un regard professionnel, mais sans aucune froideur. Je me sens soudain petite, vulnérable, comme une enfant qui aurait besoin d'être prise en main.

- Vous avez dormi toute la journée, mademoiselle. Il est temps de vous lever. Je vais vous aider à vous rafraîchir.

Je m'arrête un instant devant la porte de la salle de bains, la main légèrement tremblante sur la poignée. L'odeur apaisante de lavande et de roses émane déjà de l'intérieur, me rappelant à quel point mon corps et mon esprit ont besoin de repos. Mais malgré le confort apparent, une part de moi reste sur ses gardes, incapable de se détendre complètement.

- L'eau est à la température parfaite, mademoiselle, dit Lydia, brisant le silence alors que je me décide enfin à entrer.

La salle de bains est vaste, presque trop pour une seule personne. Le marbre blanc brille sous la lumière tamisée, et le bain, rempli d'une mousse légère, semble inviter à l'abandon total. Je me laisse guider par Lydia, qui semble deviner mes moindres hésitations.

- Je vais vous laisser vous détendre, mademoiselle. Prenez tout le temps qu'il vous faudra.

Elle dépose sur un petit tabouret des serviettes moelleuses, avant de s'éclipser discrètement. La porte se referme doucement derrière elle, me laissant seule avec mes pensées et l'écho lointain de l'eau qui s'agite à peine.