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Chapitre 8 : 4 Millions

Chapitre 8 : 4 Millions

Nyx

Manoir des Knights
07h30

Je me suis affalé dans le fauteuil en cuir de mon bureau, les yeux rivés sur le plafond. Cela faisait deux jours que la strip-teaseuse paumée avait disparu, et cette absence pesait plus lourd que je ne voulais l’admettre. Je ne suis pas du genre à m’attacher, surtout à quelqu’un comme elle, mais quelque chose en moi refusait de la laisser partir sans savoir. Était-elle partie se cacher? Chaque scénario me torturait, et je ne pouvais m’empêcher de me demander si elle s’était tournée vers les Donovans pour bénéficier de leurs protections.

Ils sont puissants, mais pas autant que nous.

Je soupirais, frottant mes tempes dans une tentative de chasser ce sentiment désagréable. L’idée que Reah, cette strip-teaseuse paumée, ait pu orchestrer tout cela pour attirer notre attention semblait absurde, mais rien n’était impossible dans ce monde pourri. Peut-être qu’elle avait simplement été au mauvais endroit au mauvais moment, mais cette part de moi, celle qui avait survécu à tant de trahisons, n’était pas prête à le croire.

Je passais une main sur mon visage fatigué. Ce n’était pas seulement la situation qui m’épuisait, c’était le manque de réponses, cette attente interminable qui me rongeait de l’intérieur. J’avais des alliés partout, des yeux dans chaque coin sombre de cette ville, mais personne n’avait encore réussi à la retrouver. Ça me mettait hors de moi.

Je jetais un coup d'œil à la porte de mon bureau, pensant à Rex. Il était tout ce qui me retenait encore du bon côté de cette ligne fine entre l’homme et le monstre. Je ferais n’importe quoi pour lui, et c’est pour ça que je devais résoudre ce problème au plus vite. Je ne pouvais pas me permettre que cette histoire dégénère, que ça atteigne ma famille.

Je sortis mon téléphone, les doigts tremblant légèrement, et envoyai un message à mon contact le plus fiable. "Trouve-la. Je dois savoir." J'hésitai un instant avant d'ajouter : "Ne la blesse pas, sauf si c’est nécessaire." Je n'avais jamais voulu en arriver là. Reah était censée être une diversion, un détail insignifiant. Mais maintenant, elle était bien plus que ça. Et cette incertitude, cette peur de l'inconnu, me bouffait de l'intérieur.

L'horloge continuait de tourner, marquant chaque seconde que je perdais sans elle. Si elle était encore en ville, si elle n'avait pas déjà trouvé un moyen de fuir… je devais la trouver, comprendre ce qu'elle savait. Pour ne pas laisser ce foutu chaos détruire tout ce que j'avais construit.

Mon téléphone vibra enfin. Un message.

"On a une piste. Je te tiens au courant."

Mon cœur se serra, une étrange combinaison de soulagement et de terreur. Peu importe ce qu'elle avait fait, peu importe où elle était, je devais la retrouver. Et cette fois, je devais faire face à ce que cela impliquait, même si ça voulait dire affronter des vérités que je préférais ignorer.

Je fixais l'écran de mon téléphone depuis au moins 10 minutes, attendant désespérément un message de mon contact, mais en vain.

Les glaçons s'entrechoquent dans mon verre de whiskey, le bruit s’évanouissant dans le silence tendu de mon bureau. J'avais besoin de me concentrer, mais chaque minute qui passait sans nouvelles me plongeait davantage dans l’angoisse. La lueur des premières heures du jour peinait à éclairer ma pièce, comme si le soleil lui-même hésitait à se lever en réponse à l'ombre que la disparition de Reah projetait sur moi.