Chapitre 9 : Starbucks

4 3 0
                                    


Chapitre 9 : Starbucks




Reah



Miami

Je n'avais pas été en contact direct avec d'autres personnes pendant au moins une semaine, le temps s'était écoulé très vite durant ma captivité. Ça faisait bizarre de croiser tous ces gens dans ce supermarché.

Le supermarché, avec ses rangées bien ordonnées de produits, semblait presque irréel après la semaine que je venais de passer. Les couleurs vives des emballages, les bips incessants des caisses enregistreuses, et le murmure des conversations autour de moi formaient une symphonie étrangère à mes oreilles.

Je ne remercierais jamais assez Dieu, car j'ai pu tomber sur lui et par miracle il a décider de m'aider même en voyant mon état.

C'est mon sauveur.

Il a tenu à ce que je l'accompagne, et je ne pouvais pas lui refuser ça. Après tout je lui suis redevable.

Des sueurs froides ruissellent sur mon visage, et ce, malgré l'air climatisé du supermarché. Ma tête tourbillonne légèrement mais je devais garder la face.

— Tu en veux Reah ?

J'ai suivi le mouvement du bras de mon sauveur, observant le paquet de Kellogg's Raisin Bran qu'il me tendait avec une gentillesse désarmante. Ses yeux, empreints de compassion, me fixaient d'une manière qui me réconfortait et me perturbait à la fois. Dans ce moment d'extrême vulnérabilité, la simple vue de ce paquet de céréales me rappelait des souvenirs lointains de jours plus simples, un contraste frappant avec le chaos intérieur que je ressentais.

— Merci, dis-je d'une voix à peine audible, ma gêne accentuée par le rouge qui montait à mes joues. Je sentais le poids de ma dépendance se matérialiser dans cette simple interaction, et je me détestais pour cela.

Je pris le paquet de ses mains avec une lenteur maladroite, m’efforçant de maîtriser les tremblements de ma main. Les yeux rivés sur le carton, je tentais de me raccrocher à cette banalité, de faire abstraction de la tempête émotionnelle qui grondait en moi.

Nous nous dirigeons vers la caisse, le silence entre nous était lourd, imprégné d'une gratitude mêlée de malaise. Il m’accompagnait comme une ombre bienveillante, et je ne pouvais m’empêcher de ressentir une dette infinie envers lui. Chaque pas résonnait comme un écho de mon propre désespoir, chaque cliquetis des pièces dans le tiroir-caisse me rappelait la normalité que je cherchais à recouvrer.

Il s’occupait du paiement avec une aisance que je trouvais presque irréelle, ses gestes mesurés contrastant avec la turbulence intérieure qui m’animait. Je l’observais en silence, m’efforçant de trouver un équilibre entre la gratitude et l’inconfort de la situation. Lorsqu’il se tourna vers moi, un sourire rassurant sur les lèvres, je me sentis à la fois réconfortée et perdue.

— Tu devrais manger quelque chose, tu as l'air épuisée, dit-il, le ton empreint de sincérité.

Je hochai la tête en signe d’acquiescement, malgré l'angoisse qui me dévorait. Je cherchais des mots pour exprimer ma reconnaissance, mais ils restaient bloqués dans ma gorge, incapables de traduire l’intensité de ce que je ressentais.

𝔅𝔩𝔬𝔬𝔡 𝔏𝔲𝔰𝔱 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant