TW : Violence
Chapitre 7 : Tournevis
Reah
Je repris lentement conscience, mon corps entier envahi par une douleur sourde et lancinante. Chaque respiration me coûtait, comme si mes côtés avaient été brisées, écrasées par des coups que je pouvais même plus compter.
Mes paupières étaient devenus lourdes à force de prendre des coups, je peinait à les ouvrir tantôt à cause du sang séché tantôt à cause des innombrables larmes qui ont décalées mes joues.
Le silence lourd qui régnait dans l'entrepôt semblait peser sur ma poitrine, chaque seconde étirant le temps comme un élastique prêt à se rompre. Je pouvais sentir l'humidité de mes larmes sur mes joues, mais je n'osais pas bouger pour les essuyer. L'odeur âcre du sang et de la sueur emplissait mes narines, me rappelant brutalement que je n'étais plus qu'une ombre de moi-même, une coquille vide, brisée par la cruauté de ceux qui m'avaient capturée.
Les souvenirs des derniers instants avant que je ne perde conscience refirent surface, se faufilant à travers la brume de douleur qui embrouillait mes pensées. Le visage de mon agresseur, son sourire sadique, les coups portés avec une rage démesurée... Chaque détail revenait avec une clarté déconcertante, comme si mon esprit refusait de me laisser oublier l'horreur que j'avais vécue.
Je m'étais battue autant que possible, m'accrochant désespérément à cette infime parcelle de dignité qui me restait, mais la réalité m'avait rapidement rattrapée. Ils étaient trop nombreux, trop forts. Et moi, j'étais seule, vulnérable, prise au piège dans cette spirale de violence et de douleur.
Le goût métallique du sang persistait dans ma bouche, m'évoquant la morsure que j'avais infligée à mon tortionnaire dans un dernier acte de défi. Je me rappelais encore la chaleur de son sang envahissant ma bouche, la satisfaction fugace que j'avais ressentie en entendant son cri de douleur. Mais cette satisfaction avait été de courte durée, balayée par la vague de coups qui avait suivi. Une gifle, puis une autre, jusqu'à ce que mon visage ne soit plus qu'un amas de chair meurtrie, mes oreilles bourdonnant sous l'impact.
Mon agresseur avait joui de chaque instant, savourant ma douleur, se nourrissant de ma souffrance. Il avait pris plaisir à me voir me débattre, à entendre mes supplications se transformer en gémissements étouffés. Pour lui, je n'étais qu'une distraction, un moyen de combler le vide de sa propre existence pathétique. Mais pour moi, c'était une lutte pour ma survie, une bataille que je ne pouvais pas me permettre de perdre.
Je n'avais pas perdu espoir. Pas encore. Il y avait encore une lueur d'espoir, quelque part au fond de moi, qui refusait de s'éteindre. Elle était faible, vacillante, mais elle existait. Et tant qu'elle était là, je savais que je pouvais continuer à me battre, à résister, même si tout semblait perdu.
Un frisson glacé parcourut mon corps endolori lorsque j'entendis à nouveau le bruit de la porte s'ouvrir, accompagné de ce grincement sinistre qui m'avait déjà réveillée plus tôt.
Mon cœur se serra dans ma poitrine, chaque battement résonnant comme un coup de marteau dans mes oreilles. Je voulais fermer les yeux, prétendre que tout ceci n'était qu'un cauchemar, que j'allais me réveiller dans mon lit, en sécurité. Mais je savais que c'était impossible. La réalité était bien plus cruelle.
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𝔅𝔩𝔬𝔬𝔡 𝔏𝔲𝔰𝔱
RomansaOn dit souvent que le hasard fait bien les choses, j'y croyais. Mais il a fallu d'une seule rencontre pour chambouler nos existences : la sienne mais surtout la mienne.