Chapitre 7 : Have a coffee, have a good time

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Arrivés devant le café de Miki et Falcon, Ryo s'arrêta pour apprécier la façade proprette, les bacs fleuris, le paillasson impeccable. Kaori se retint de poser sa question habituelle et détourna les yeux, embarrassée.

— C'est bon, ça va. Je ne vous en veux pas, vous savez, murmura Ryo en la poussant du coude.

— Vrai ? s'enquit-elle vivement en relevant son beau regard vers lui, les yeux brillants d'émotion.

— Vrai, confirma-t-il avant de changer de sujet : Alors, c'est dans ce troquet qu'on vient prendre le café ? C'est marrant, je m'imaginais les habitudes d'un nettoyeur plus... enfin moins... comment dire ? Moins familiales ?

— Les autres endroits, les bars un peu plus exotiques, on ne les fréquente pas ensemble, répliqua-t-elle en tentant de ne pas être trop cassante. On vient ici parce que c'est là que Falcon s'est reconverti en patron de café comme je te l'ai raconté. Et aussi parce que Falcon et sa femme sont nos amis.

— Sa femme s'appelle bien Miki, c'est ça ?

— Oui, c'est ça...

— Pardon, c'est que j'ai un peu de mal à m'en sortir avec tous ces prénoms féminins !

Kaori rit jaune avant de grommeler, un peu amère :

— Tu m'en diras tant... Heureusement que je ne les connais pas toutes, on s'en sortirait pas...

— Pardon ?

— Non, rien... Fais pas attention, je me parlais à moi-même... Alors, peut-être que ça sera difficile pour toi de te retrouver ici. Si jamais tu te sens mal ou quoique ce soit, dis-le. On rentrera à la maison ou on essayera une autre séance de méditation.

Il hocha la tête, résolu, avant de lui ouvrir galamment la porte, faisant tinter le petit carillon. À peine avait-il fait quelques pas dans le salon de thé qu'il se figea puis eut un léger mouvement de recul.

Il fixait celui qui se trouvait face à lui : derrière son comptoir, Falcon lustrait la vaisselle, comme à son habitude. Quand la cloche avait sonné, ce dernier avait suspendu son geste et depuis, les deux hommes restaient immobiles.

Kaori posa sa main sur le bras de Ryo pour l'encourager et lui dit d'une voix douce :

— Ne t'inquiète pas.

— Je ne pensais pas qu'il m'impressionnerait encore autant... chuchota Ryo immobile.

— Ça va aller. Il est grand mais il n'est pas méchant.

— Ça, c'est toi qui le dis, la P'tite, plaisanta Falcon avec un sourire carnassier et sarcastique.

— Nounours ! Tu m'avais promis ! tonna la jolie brune qui apparut derrière la silhouette massive de l'ancien mercenaire.

— Rooo, on peut quand même rigoler un peu, non ? maugréa le géant en prenant une nouvelle assiette déjà étincelante.

— Nounours ? s'interrogea Ryo en souriant soudain. Nounours ?

Kaori ne put s'empêcher de sourire aussi. Décidément, amnésique ou pas, son partenaire ne pouvait se retenir : le surnom affectueux de Falcon faisait toujours son petit effet.

— Mmmm, allez, restez pas plantés là comme des légumes, gronda le géant derrière son comptoir.

— Oui, venez vous asseoir, renchérit sa femme.

Elle leur désigna des sièges au comptoir de sa main gauche, son bras droit toujours maintenu par une écharpe bien serrée.

— J'ai reçu un nouveau café. Un cru du Nicaragua. Vous m'en direz des nouvelles.

Ramène-moi ! (version 2.0)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant