Chapitre 16 : La voix de l'ange

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Kaori était toujours muette quand il se tourna vers elle, appuyé sur son coude, l'air taquin, les yeux malicieux. Ses yeux ! Elle voyait enfin ses yeux, elle croisait son regard... Son regard qui se fixait sur... elle... Elle suivit ce regard et constata qu'il se posait ostensiblement sur sa poitrine et son soutien-gorge de dentelle blanche. Soudain mal à l'aise, elle tenta de se dissimuler en enfilant rapidement son t-shirt. Trop tard bien évidemment, car l'expert, ravi, avait déjà tout mesuré et, visiblement, apprécié. Sourire béat aux lèvres, Ryo poursuivit :

— Mais je dois reconnaître que c'est très agréable de voir ce genre de chose au réveil... Vêtue comme ça, tu peux faire des visites diurnes ou nocturnes, hein, c'est quand tu veux, héhéhé ! Mais, tu devrais faire attention. Un peu plus et je pourrais penser que je suis mort et que je suis au parad... Ah, bah, non, non, non, Kaori ! Hey, mais pourquoi tu pleures ?!?

Il se redressa vivement mais ne sachant que faire, il se contenta de l'observer alors qu'elle éclatait en sanglots, ses mains dissimulant son visage. Ryo Saeba avait toujours perdu ses moyens devant une femme en pleurs et encore plus quand cette femme était Kaori. Amnésique ou pas, pour lui, arrêter les flots impétueux restait un mystère total.

— J'allais te faire un compliment en plus...

Elle pleura de plus belle. Décidément, il ne comprenait rien à cette femme ! Comme il ne savait pas quoi dire, il lui ouvrit ses bras. Elle resta immobile, puisque, ses mains toujours plaquées sur ses yeux trempés l'empêchaient de le voir. Il s'exclama :

— Bon, tu vas me faire attendre encore longtemps ?

Elle révéla son visage et le découvrit qui l'observait, immobile, les bras en croix. Elle cessa immédiatement de pleurer, se contentant de le regarder, incrédule.

— Hé, je vais bientôt avoir des crampes si ça continue ! l'interpella-t-il. Tu viens ou pas ?

Elle se jeta alors contre lui, le faisant vaciller mais il referma vite ses bras autour de ses épaules, la serrant contre lui alors qu'elle recommençait à pleurer. D'abord un peu perdu, Ryo joua avec les mèches rousses qui lui chatouillaient le menton en souriant de la réaction un peu excessive de la jeune femme.

— N'empêche, Kaori, ne t'avise plus de me traiter de pervers. Parce que mater un mec en train de dormir... en lorgnant sous les couvertures... en plus en ne portant que des sous-vêtements... Je veux pas dire, mais on atteint des sommets.

Terriblement gênée par ses propos, Kaori cessa de pleurer et s'éloigna de lui, tête baissée. Dépité, Ryo se dit qu'il ne savait vraiment pas y faire avec elle. Alors qu'il se grattait le crâne, il avisa le plateau qui était posé à côté de son futon. À boire ! Il saisit le verre d'eau qui y était posé et l'avala d'une traite. Il se précipita ensuite sur une des galettes de riz et mordit dedans sans plus attendre.

— Bon, tu m'expliques ? demanda-t-il la bouche pleine.

— Je voulais... Enfin, c'est le Doc qui a suggéré de faire ça, tu sais... Pour que tu retrouves la mémoire plus vite...

— Et tu as fait confiance à ce vieux vicieux ? demanda Ryo, manquant de s'étouffer alors qu'il avalait de travers.

Kaori redressa vivement la tête et tenta de se justifier :

— C'était censé t'aider à retrouver tes habitudes ! Même si je sais que je ne suis pas aussi bien que... enfin... tu vois. Et puis aussi je ne sais pas faire. Mais je me suis dit qu'il fallait tenter. Ça devait être le dernier recours. Je me disais que tu étais encore amnésique... Au fait, tu es encore amnésique ou pas ?

Ryo éclata de rire mais ne répondit pas à sa question :

— Quand même, c'est perturbant de te voir faire ce genre de trucs ! Faut croire que je déteins sur toi d'une manière ou d'une autre.

Ramène-moi ! (version 2.0)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant