Chapitre 9

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''A trop se donner, on s'abandonne.'' -Jacques Ferron.



Est ce qu'il pourrait seulement comprendre? Depuis que j'ai quitté l'hôpital il y a une semaine, il fait comme si de rien n'était. Comme si rien n'avait jamais eu lieu. Est ce qu'il pourrait seulement comprendre à quel point j'ai peur? Non. Il ne pourra probablement jamais, comme personne. Jamais personne ne pourra comprendre, parce que personne d'autre, n'est comme moi.


''-Maman?''


Légèrement absent, je vire mon regard vers Nate qui me tend son pied, attend toujours que j'attache ses lacets. Et je le fais.


''-Désolé bébé. J'avais la tête ailleurs.

-Tu pensais à Louis?''


Soupir. Qu'est ce que je suis censé lui répondre? Oui, bien sûr que je pensais à Louis. Malgré tout, il m'obsède, je l'aime comme un fou. Un fou, un malade d'amour comme je sais si bien l'être. Il ferme les yeux, et je fais semblant de ne rien voir. Je joue à l'aveugle avec lui. Mais est ce que lui en souffre autant? J'ai envie d'y croire.


''-Ouai. Soufflai-je finalement tout en faisant ses lacets.

-Alors pourquoi t'es triste? Louis il te rend heureux d'habitude.''


Ce ne sont que des mots d'enfant, et pourtant, ils m'arrachant mes larmes les plus sincères. Ces larmes que je ravale au mieux avant de lui faire face. Faire face à son visage poupin et si concerné. Je devrais lire l'insouciance dans son regard, pas toutes ces questions sans réponse. Et je sais, que j'aurai beau l'aimer comme un fou, je sais que j'aurai beau lui offrir tout ce qu'il souhaite, ça ne changera rien. On est différent, et il le sait. Je l'ai rendu différent.. Et j'ai peur du jour où toute cette histoire se retournera contre moi.


''-Va rejoindre Louis dans la cuisine. Je vais m'habiller. Lançai-je, sans répondre à sa question.''


Sans protester, il s'en va. Il s'en va, et j'en fais autant. Je quitte sa chambre pour rejoindre la mienne.. La nôtre? Je ne saurais même pas le dire. Louis vit pratiquement ici depuis qu'on s'est mis ensemble. Il participe aux courses, et parfois même au loyer. Donc, ouai, je suppose que ce n'est plus chez moi, mais chez nous.


Au mieux je contiens mes larmes, maudis en silence mes hormones en pagaille qui me font pleurer pour un oui ou pour un non tout en faisant le lit où cette nuit encore, on a dormi dos à dos. Enfin dormi.. Lui a dormi, moi non. Et je sais déjà que je vais tomber de fatigue au milieu de l'amphi', comme tous les jours depuis une semaine. Je n'ai même plus envie d'aller à la fac. Je n'enregistre rien, et tout ce que je récolte à la fin ce sont des migraines, un mal de dos et des pieds enflés. Je crois même que je n'irai pas aujourd'hui..

Et sur ces pensées, Louis entre dans la chambre, me fait face.


''-T'es pas encore prêt?

9Months TOME II (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant