12. Ray de lumière [Science-fiction]

3 0 0
                                    

Pardonne-moi mon amour, mais je me dois d'essayer.

— Ray

***

Où es-tu donc passée...? se demandait-il en déambulant dans les rues désertes de New-Avallon. Les rayonnements d'un soleil aux teintes platine l'éblouissaient alors qu'il approchait de la Grand-Place. En son centre, une imposante fontaine décorée de dauphins donnait à cet endroit un sentiment de sérénité. Quelques personnes étaient présentes : un vieillard assis sur un banc, une petite fille aux cheveux auburn promenant un teckel, un jeune homme faisant son jogging.

— Excusez-moi Monsieur — il sortit une photo de la poche intérieure de sa veste —, auriez-vous vu cette jeune femme ?

Plongé dans ses pensées, le vieil homme ne réagit pas. Raymond agita sa main devant ses yeux afin de capter son attention. Lentement, il tourna la tête vers le cliché.

— Elle est belle, dit-il avec une pointe d'admiration dans la voix.

— Oui... C'est ma fille. Elle s'appelle Joyce. L'avez-vous vue ? Elle a dû arriver ici il y a deux ou trois semaines.

— Je suis navré, je n'en ai pas le souvenir... Oh, et vous savez, la notion du temps est toute relative. Trois jours, six mois, quarante ans... c'est la même chose.

— Maintenant que vous le dites, j'ignore depuis combien de temps je marche... Avez-vous une idée de comment je pourrais la retrouver ? Je suis allé à tous les endroits qu'elle affectionnait. Le Théâtre Neptūnus, les jardins suspendus, la clairière aux alentours de notre maison... Elle n'est nulle part !

L'inconnu le regarda dans les yeux.

— Ce que je vais dire ne vous plaira sans doute pas.

— Je vous en prie, je suis prêt à tout entendre.

— Elle n'a peut-être pas envie de vous revoir.

Non, il n'était pas prêt à tout entendre.

***

Un temps indicible plus tard, Ray marchait toujours, questionnant vainement les quelques passants qu'il croisait sur son chemin. Personne ne l'avait vue. Peut-être s'était-il trompé ? Peut-être n'était-elle jamais arrivée ? Ou peut-être était-elle déjà repartie ?

Je l'espère.

Je ne l'espère pas.

Ces contradictions se battaient dans un duel sans fin.

Et si tu étais retournée là-bas ?

La tour Hudsonic se profilait à l'horizon. Difficile de la manquer, étant donné sa taille conséquente de 3,476 mètres. Cette infrastructure était l'œuvre de la multinationale éponyme, fondée par nul autre que Raymond lui-même. Un véritable empire de la technologie de pointe. Leurs laboratoires de recherche ne rivalisaient qu'avec ceux de leur principal concurrent : Barnett Corp.

Hélas, oui, au lieu de s'associer pour faire avancer les recherches en biotechnologie, en informatique, en environnement, les deux se tiraient dans les pattes dès qu'il était possible de le faire. L'un dénonçant les pratiques malhonnêtes et immorales de l'autre.

Au pied de la tour, un amas de personnes. De loin, elles semblaient discuter. Ray, surpris par tant de monde, courut les rejoindre.

— Bonjour ! dit-il à la foule, l'espoir plein les yeux.

Silence.

Plus un mot n'était prononcé. Des regards durs se tournèrent vers lui.

— Avez-vous vu ma fille ? questionna-t-il, haussant la voix en brandissant sa photo. Son nom est Joyce, je la cherche désespérément ! Aidez-moi, je vous en prie...

Bribes d'UniversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant