Chapitre 2 : Lorelei

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Assise sur son fauteuil roulant, Lorelei sétirait dans le jardin ; il faisait beau temps et elle ne regrettait pas dêtre sortie. Ses longs cheveux châtains et frisés étaient retenus en un chignon négligé, mais avec le visage quelle avait, on aurait pu croire une coiffure sophistiquée, tant elle était belle. Ses grands yeux étaient dun bleu translucide, ourlés de cils épais ; ses sourcils formaient un arc délicat au-dessus deux, son nez était délicat, droit et retroussé, mettant en valeur ses lèvres pleines et roses. Elle était ravissante, indéniablement. Mais depuis son accident, elle entretenait une aura sombre et antipathique autour de sa personne. Cétait si intense quil était difficile pour beaucoup de gens de sattarder longtemps à ses côtés. Les plus courageux se contentaient de la contempler à bonne distance, nosant toutefois laborder ; quant aux autres, ils lesquivaient sans sen cacher.

 Les plus courageux se contentaient de la contempler à bonne distance, nosant toutefois laborder ; quant aux autres, ils lesquivaient sans sen cacher

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La seule personne avec qui elle discutait sans prendre la peine de porter son masque de froideur et de cynisme, cétait Lucille. Sa mère l'irritait à force de constamment vouloir la couver, comme si être infirme signifiait être devenu un enfant incapable de prendre des initiatives ou de décider par soi-même. Certes, elle avait des freins, mais elle ne voulait pas se concentrer sur ses impossibilités et préférait se focaliser sur ses capacités.

En ce qui concernait son père, toute sa vie, elle avait été l'enfant dont il avait été le plus proche à cause de son excessive énergie, de sa joie de vivre, de sa tendresse, et il ne parvenait toujours pas à accepter qu'elle ait autant changé. Il la fixait sans cesse avec un mélange de nostalgie et d'espoir, ce qui la mettait mal à laise, car elle doutait de pouvoir redevenir un jour insouciante et joyeuse. Il y avait aussi l'attitude des personnes ne faisaient pas partie de son cercle proche. Le regard que ces gens posaient sur elle était très pénible au quotidien ; tantôt empli de pitié, de dédain ou de moquerie ; tout cela avait fini par la briser à petit feu.

D'ailleurs, elle avait appris que dans toutes les conversations qui la concernaient, elle était surnommée l'infirme, comme si c'était son handicap qui la définissait

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D'ailleurs, elle avait appris que dans toutes les conversations qui la concernaient, elle était surnommée l'infirme, comme si c'était son handicap qui la définissait. Quelle cruauté de la part de cette société ! Mais cela l'atteignait moins désormais, et tout ce quelle désirait, c'était de se réconcilier autant que possible avec elle-même, loin des hypocrites et des sadiques.

UNE SAISON MONDAINE POUR TROIS SŒURS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant