Chapitre 0.2 : Noriko

56 11 0
                                    

"Étant donné que celui qui la menace fait actuellement partie du département... je le quitterai... et je la prendrai en charge personnellement. Disons que c'est une dette que j'ai envers sa mère."

Ces mots ne firent que rendre Fukuzawa confus...
"Pourquoi iriez vous jusque là pour cette enfant? Et pourquoi ne pas simplement faire en sorte que le commanditaire de cet assassinat soit arrêté?"

Mishima sourît simplement, encore une fois.
"Pour ce qui est de votre première question, disons qu'il s'agit simplement de ma propre décision. Tout ce que vous devez savoir c'est que peu importe l'issue cette enfant finira par m'être confiée, alors autant prendre les devant avant que quelqu'un d'autre ne mette la main dessus... Je ne sais pas quels peuvent être les motivations de Kenzaburo pour avoir fait une telle chose mais une chose est sûre c'est qu'il mettra les moyens nécessaires pour la retrouver d'une manière ou d'une autre. Je pense qu'il vaudrai mieux qu'elle disparaisse de ses radars pendant un petit bout de temps..."

Fukuzawa restait dubitatif... pourquoi Mishima affirmait avec autant de conviction que cette fille lui serait confiée? Aurait-il plus de liens avec elle qu'il ne voulait le laisser entendre?
C'est alors que Ranpo pris la parole.
"Comment comptez vous procéder?"
Il était clair que Ranpo ne questionnait pas que la garde de l'enfant soit confiée à Mishima, comme s'il avait compris quels pouvaient être les liens qui liaient ces deux personnes, au premiers abords complètement inconnues l'une de l'autre. Ceci fit sourire Mishima, qui voyait bien que Ranpo avait compris et garderait son petit secret bien au chaud.

"Et bien... La première étape serait de quitter ce travail... il ne m'a retenu que pendant trop longtemps. En revanche, je ne peux pas non plus me permettre de quitter la ville. J'ai pensé à me rendre à Suribachi. Un bon nombre de personnes voulant échapper au systèmes administratifs s'y rendent, notamment d'anciens criminels et personnes du genre. Cependant je vais tout de même devoir la garder ici un peu plus longtemps... elle est blessée et épuisée, aller dans une zone aussi dangereuse que Suribachi dans cet état ne ferait que l'empirer et l'épuiser d'avantage."
"Par ailleurs... j'aurais une requête à vous soumettre."

Ranpo avait déjà une petite idée de ce que Mishima voulait leur demander.
"Vous souhaitez qu'en tant que détective qui s'est chargé de cette affaire, je me charge de la faire passer pour morte, n'est-ce pas?"

Mashima continuait de sourir simplement.
"En effet... Qu'en dis-tu, jeune détective? Tu as l'air de savoir aussi bien que moi que c'est là la meilleure solution."

Ranpo soupira avant de regarder à nouveau l'enfant qui semblait se réveiller sur le canapé.
"C'est d'accord."

Fukuzawa pris la parole après lui.
"Je ne questionne en rien les conclusions de Ranpo... cependant... si vous décidez de rester ici encore quelque temps, laissez nous au moins assurer sa protection pendant ce lapse de temps."

Mishima hocha la tête.
"Je ne pense pas que cela soit nécessaire mais je n'ai pas d'objection. Si vous y tenez, faites comme bon vous semble."
Après cela il se tourna pour regarder vers le canapé où la jeune fille était entrain de se réveiller. Elle s'assit doucement et voulu se frotter les yeux mais le tissus qui les lui bandait l'en empêchait... Il semblait même qu'il la dérangeait.
Mishima se leva de son bureau avant de s'avancer vers elle et de porter ses mis vers le lambeau de tissus qu'il avait utillisé pour lui couvrir les yeux.
"Excuse moi, j'aurai dû te le retirer plus tôt lorsque tu t'es endormie et calmée. Laisse moi faire tu veux... Je t'ai aussi trouvé des vêtements à ta taille dans la réserve du département. Tu peux te changer si tu en as envie."

Mishima lui retira doucement le tissus qui bandait ses yeux... cependant lorsqu'il les vit il ne put s'empêcher de les fixer un moment... ses yeux... ils étaient identiques. La jeune fille, elle, le regardait avec un regard vide.
Mishima lui sourit simplement, essayant de masquer la raison pour laquelle il l'avait regardé ainsi par une autre vérité.
"Tu as de beaux yeux..."

La vagabonde de Suribachi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant