Je me réveilla avec un sérieux mal de tête. Mais au moins, mes vertiges de la veille avaient disparu. Je ne me souvenait même pas de m'être endormis hier soir. J'étais revenu de ma chimio et...
Je sentit mon ventre se tordre alors que tout ce qui s'était passé la veille me revenait comme un coup de poignard. Raphaël m'avait embrassé. Et je l'avait embrassé en retour.
J'étais terriblement mal. Comme pourrai-je lui expliquer qu'a ce moment je n'avais pas les idée claire ? Que j'étais plongé dans une sorte de brouillard ? Je me rappelai de la dernière pensées que j'avais eu hier soir: que c'était comme si j'embrassait un inconnu en étant ivre.
Je m'assis sur mon lit et jetai un regard en coin à Raphaël. Il était déjà réveillé, évidement, il était presque onze heures. Allongé à plat ventre sur son lit, il s'entrainait à résoudre des équations sur un site en ligne.
- Raph ? fis-je d'un ton que j'espérait neutre.
Il tourna la tête vers moi. Lorsque mes yeux rencontrèrent les sien, je senti mon coeur tambouriner dans ma poitrine. Alors... j'étais vraiment amoureuse de lui ?
- Oh, la belle au bois dormant est réveillé, souri t'il. J'ai bien cru que j'aillait devoir t'embrasser pour que tu te décide à ouvrir les yeux.
Je rougis à ces mots. En réalité, j'en avait terriblement envie. Je voulais sentir de nouveau ses lèvres sur les mienne, ses bras contre mon corps. Je voulais retrouver ce mélange de sentiments qui m'avait envahis la veille.
- Oui... fis-je. Peut être... enfin... je veut dire que...
Les mots sortaient de ma bouche sans que je ne puisse leur donner du sens. Le doute n'était plus vraiment permis; j'étais vraiment amoureuse.
- Eh, relaxe ! s'exclama Raphaël. C'es juste moi !
- Désolé, fis-je en reprenant mes esprits. C'est juste que je suis encore un peu perdu à cause de...
- De ce qui s'est passé hier soir ?
J'hochai la tête en silence. Raphaël descendis de son lit pour s'approcher de moi.
- Tu t'en souviens au moins ? demanda t'il.
- Oui... soufflai-je. Très bien...
- Et... tu pense que c'était une erreur ?
Je restai un instant silencieuse. La vérité c'est que je n'en savais rien. Je n'avais eu qu'une seule relation alors que j'étais en sixième et ça avait duré moins de deux mois. Mais lorsque le souvenirs des lèvres de Raphaël contre les miennes revint dans ma tête, la réponse s'imposa d'elle même dans mon esprit.
- Non, fis-je. Ce n'était pas une erreur. C'est... la plus belle chose qui aurait pu m'arriver.
Raphaël rougis. Je ne l'avait jamais vu rougir avant et me fis la réflexion que ça faisait ressortir ses tâches de rousseurs.
- Moi aussi, dit-il. Je n'avait jamais réalisé à quel point j'en avait envie avant.
Je n'eu pas besoin de le concerter qu'il s'assis de nouveau sur mon lit et m'embrassa. Cette fois, j'étais parfaitement lucide et je sentit un vague de chaleur se répandre dans tout mon corps. Je passa un main derrière sa tête et pressai mes lèvres encore plus fort contre les sienne. Ses mains effleurèrent ma taille alors qu'il mordillait légèrement ma lèvre inferieure.
Je fus obligé de m'arrêter à contrecœur, à bout de souffle.- Je t'aime... murmurai-je.
Raphaël caressa ma joue du dos de la main et j'y appuyais ma tête.
- Moi aussi, fit-il.
Nous fûmes interrompu lorsque quelqu'un frappa à la porte. Raphaël soupira et s'écarta de moi pour retourner s'assoir sur son lit. Si on avait été dans un belle romance, j'aurais remis mes cheveux en place mais là, ça ne risquais pas d'arriver.
- Oui ? Lançai-je en direction de la porte.
Le docteur Lambert entra, une enveloppe dans la main. Il se figea en voyant Raphaël, rouge, les cheveux en désordre et les lèvres gonflé par notre baisé et moi qui devait être à peu près dans le même état (les cheveux en moins).
- Et bien, fis le docteur. J'avais l'intention d'éviter de vous appeler "le couple de la chambre 301" pour ne pas vous gêner mais je ne pense pas que cela vous pose un problème finalement...
Raphaël et moi rougîmes avec un bel ensemble.
- Alors c'est officiel ? demanda le docteur. Vous êtes ensemble ?
Je détournai les yeux. Il était, certes, très gentil mais avait aussi un gros problème de tact, visiblement.
- Oui, répondit Raphaël qui était presque inébranlable. Mais ne vous en faites pas, ce n'est absolument pas la peine de prévenir tout l'hôpital.
Le docteur Lambert rit avec sincérité.
- Ne t'inquiète pas, dit-il. Je tiendrai ma langue. Vous savez, j'ai vu beaucoup de colocataire tomber amoureux dans cet hôpital !
Je jeta un regard en coin à Raphaël qui semblait se retenir de rire devant le manque de discrétion évident de notre médecin.
- Vous savez, poursuivit le docteur. J'en ai même connu deux qui se sont mis en couple ici et lorsqu'ils sont sortit de l'hôpital, il se sont mariés ! Ils m'ont même invité.
- Ne vous inquiétez pas, souris Raphaël. Si on se marri un jour, je promet que vous serez le premier invité !
Mon envie de rire se mua soudain en un étrange sentiment de désorientation. J'avait du mal à me projeter dans le future à cause de ma maladie. A quoi pourrait ressembler un avenir avec Raphaël alors que ni lui ni moi ne savions combien de temps il nous restait à vivre ?
- J'y compte bien, répondis le docteur en riant. Tiens Raphaël, c'est une lettre de ta soeur.
Il lui tendis l'enveloppe qu'il avait dans les mains en entrant et jeta un regard sur son ordinateur au passage.
- Tu t'intéresse aux études maintenant ? s'étonna le docteur. Je ne t'ai jamais vu vraiment travailler jusqu'ici !
- Je sais, répondit Raphaël. Mais à présent que j'ai une raison de guérir, il faut que j'envisage de travailler un peu.
Je souris discrètement en comprenant le sous-entendu. Le docteur Lambert, quand à lui, éclata de rire.
- Bon, je vous laisse ! s'exclama t'il. Evite de tomber enceint Naama. Dans ton état, ce ne serai pas raisonnable !
- Oui, je... MAIS JE NE VAIS PAS TOMBER ENCEINTE ! m'écriai-je alors que la porte se refermait.
Raphaël se mit à rire à son tour.
- T'inquiète pas, fit-il. Je ne risque pas de te mettre enceinte dans mon ét...
Il n'eu pas le temps de finir sa phrase qu'une quinte de toux sèche le secoua. Il se crispa de douleur et cracha du sang.
- Raphaël ! m'exclamai-je. Tu veut que j'appelle en médecin ? Tu te sens mal ?
Le jeune homme agita la main, me faisant signe que ce n'était pas nécessaire. Il repris lentement son souffle et se redressa. je précipitai vers lui pour l'aider à s'adosser contre son oreiller.
- Tu es sur que tout va bien ? m'alarmai-je.
- Oui... fis Raphaël d'une voix rauque. J'ai... j'ai... un peu trop forcé entre... entre l'histoire d'hier et nos embrassade
Il me souris et je pus voir que ses dents étaient tâché de sang. Je savait que ce n'était pas seulement ça. Mais je choisie de me voiler la face, pour la première foi depuis longtemps.
Il l'y à pas de mal à croire un peu au bonheur... non..?
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Mon Archange
RandomJe partage la chambre 301 de l'hôpital avec Raphaël depuis presque un an. Et même si on m'avais dit, ce mardi froid et pluvieux, qu'il ne nous restait que dix jours à passer ensemble... je pense que je n'aurais rien changé.