Jour J

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Les émotions que j'avais sentit me quitter revinrent dès que j'entra dans la chambre de Raphaël.

Il était allongé sur le dos, terriblement pâle. Ses bras étaient reliés à plusieurs machines et un masque à oxygène couvrait sa bouche et son nez. Je voyais sa poitrine se soulever avec difficulté, chaque inspiration provoquant un frémissement dans tout son corps.

- Raphaël... soufflai-je.

Il tourna la tête vers moi, ses yeux s'ouvrant lentement. Ils étaient toujours les mêmes, bien que très fatigués. La même lumière y brillait, faible mais toujours présente.

- Je suis là... annonçai-je en m'approchant du lit.

Raphaël sourit derrière son masque et alluma son téléphone. Il écrivit un instant sur le clavier avant de me le montrer.

"Ne fais pas cette tête toute triste, ça me fais de la peine !"

Je rit au travers de mes larmes. C'était un rire nerveux, comme un dernier rempart pour ne pas m'effondrer. Raphaël me montra de nouveau son téléphone.

"Les médecins t'ont annoncé la nouvelle ?"

- Oui, fis-je. Raphaël, je... je suis terriblement désolé... De ne pas avoir pu... te sauver...

Les larmes dévalaient mes joues en torrents. J'aurait tellement voulu revenir en arrière, l'aider, trouver une solution. Mais au fond de moi, je savais que je n'aurais rien pu faire.

"Ne t'en veut pas, ce n'est pas ta faute si j'ai développé cette sal***rie de cancer. Mes parents sont plus à blâmer que toi."

Je pris délicatement l'une de ses mains. Elle était pâle et froide, comme s'il était déjà partit. Et son bras était branché à tellement de machines que j'avais peur de débrancher quelques chose en le touchant.

- Tu... tu n'aurais pas du en arriver là... pleurai-je. Tu devait... tu devait retourner au lycée..! Tu m'avais promis qu'on regarderait Pirate des Caraïbes ensemble !

Je ne savait même pas comment je faisait pour prononcer des phrases cohérentes tant je pleurais. Mes sanglots ressemblaient à des spasmes. Je sentit Raphaël tirer légèrement sur ma manche, je lut le texte qui me présentait.

"Regarde Pirate des Caraïbes avec ton petit frère, je suis sur qu'il adorera ça !"

Je tombai à genoux, secoué de sanglot. Raphaël serra doucement sa main sur la mienne. Comme si c'était moi qui était en train de mourir et pas lui. Moi qui croyait que mon coeur avait déjà été détruit, je pouvais le sentir se déchirer, encore et encore.

- J-j-je suis... je suis tellement désolé... sanglotai-je. J-je t'aime Raphaël !

Il me présenta de nouveau son téléphone.

"Je me souviendrai de toi jusqu'au fin fond de l'enfer s'il le faut. Où jusqu'au plus haut du paradis"

- Tu est... un... un Archange... soufflai-je. Tu va rejoindre la paradis... t-tu veillera sur la terre.

"La terre n'a pas d'importance à mes yeux. Toi par contre, tu en as. Je te promet de veiller sur toi".

Je plongeai mes yeux dans ceux de Raphaël. Me noyant dans leur couleurs pour ce qui me semblait être la dernière fois. J'eu l'impression d'y voir toutes les lumière d'une vie, une vie éteinte bien trop tôt.

Je vis Raphaël bouger légèrement. Il tendis un bras tremblant vers la table de chevet et y pris un petit paquet enveloppé de papier bleu. Lorsqu'il me donna, nos doigts s'effleurèrent.

"Ouvre le quand je serai... enfin.. tu voit quoi."

- D'accord, murmurai-je. Je te le promet...

"Tu dira à ma soeur que je l'aime ?"

- Bien sur... soufflai-je, la gorge noué. Mais c'est... c'est tellement injuste... tu aurais du le faire... t-toi même...

"C'est déjà bien que tu puisse le faire, toi."

Je sentit le poids sur mes épaules s'alourdir encore. Je pris une profonde inspiration pour me forcer à reprendre un minimum de sang froid.

- Raphaël... fis-je. Je... je te promet que où que tu aille... j-je te rejoindrait un jour.

Je le vis froncer les sourcils. Il écrivit un instant puis mon montra l'écran.

"Naama, tu as peut être une vie devant toi. Ne la gâche pas à cause de moi s'il te plait. Promet moi que tu ne fera rien de stupide, même quand je serai partit. Continu de vivre pour moi..."

- Promis... soufflai-je. Je te promet de vivre à... à ta place. J-je visiterai... pleins de beaux endroits et... et ce sera comme si... si tu était avec m-moi...

Raphaël m'adressa un nouveau sourire triste. Ses lèvres bougèrent derrière son masque et je cru entendre sa voix, comme s'il avait parlé à l'intérieur de ma tête.

- Je t'aime aussi... murmurai-je.

Je me levai, le visage ruisselant de larme et me penchait au dessus de lui, déposant un dernier baisé sur son front. Puis, lentement, je me dirigeai vers la porte de la chambre. Je regarda derrière moi une dernière fois pour voir son beau visage d'ange tourné vers le plafond, comme s'il pouvait voir au travers puis la porte se referma.

Raphaël mourût dans la nuit.   







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