Raphaël n'était pas resté longtemps inconscient. Les médecins l'avaient emmené en salle d'examen et lui avait fais plusieurs analyses jusqu'au soir avant de le ramener dans la chambre. La nuit s'était passé sans encombres.
- Naama ? m'appela le docteur Lambert alors que je fixai Raphaël qui dormait toujours. Je peux te parler ?
Lorsqu'il prenait ce ton, sans joie et sans humour, c'est que quelque chose n'allait pas. Mon inquiétude franchis un nouveau palier alors qu'il s'asseyait sur le bord de mon lit.
- Que ce passe t'il ? m'inquiétai-je. C'est à propose du malaise de Raphaël hier ?
- Oui, soupira le docteur. J'aimerai bien te dire que ce n'est rien mais ce serai un mensonge.
C'était l'une des raisons pour lesquelles j'adorait le docteur Lambert. Il disait toujours les choses telles qu'elles étaient, sans rajouter sans arrêt des "tous va bien" où "ne t'inquiète pas".
- Alors ? fis-je.
- Les examens ont révélé que son cancer en était à un stade très avancé, avec un envahissement ganglionnaire, répondit le docteur en passant sa main dans ses cheveux roux. Ce genre de cancer est extrêmement rare et encore plus sur un enfants.
Toutes mes émotions étaient en train de se disputer les commandes de mon corps. Je sentait la mauvaise nouvelle arriver à vitesse grand V.
- Mais... il va survivre ? balbutiai-je. On le soigne de mieux en mieux ce cancer non ?
- C'est vrai, répondit le docteur d'un ton qui n'exprimait aucune joie. Mais ça reste très difficile. Les... les chances de survie de Raphaël sont faibles.
Je sentit de grosse larmes dévaler mes joues. Je pense que si je ne vivait pas dans la crainte depuis des années, j'aurais déjà fais une crise d'hystérie.
- C... combien de temps ? soufflai-je. Combien de temps il lui... reste ?
- Nous n'en savons rien, déclara le docteur Lambert en posant ses mains sur les miennes. Les prochaines vingt-quatre heures seront décisive. Mais...
Il s'interrompit, comme si prononcer ses mots lui faisait mal.
- N'ai pas trop d'espoir, acheva t'il.
Je sentit une douleur, une crainte horrible me serrer la poitrine. De l'espoir ? J'étais persuadé de ne plus en avoir mais l'arrivé de Raphaël avait sus rallumer une flamme dans mon esprits plongé dans le noir.
Alors comment pouvait il me demander de ne pas avoir d'espoir ? De me résigner à le perdre ? J'avais autant besoin de lui que d'oxygène pour survivre.
- Je... je ne peut pas... soufflai-je. C'est... c'est trop dure...
- Que... qu'est ce q-qui est... trop dur..? fis une voix rauque et entrecoupé dans le dos du docteur Lambert.
- Raphaël ! m'exclamai-je. Comment tu te sens ?
Je sautai de mon lit et m'agenouillais près du sien. J'avait à peine pu lui parler hier soir, il s'était endormis presque aussitôt après ses examens.
- P-pas très bien... souffla t'il. D-d-disons que j'ai... connu m-mieux...
Sa voix était à peine plus qu'un murmure. Je pris doucement sa main dans la mienne.
- Ne parle pas si c'est trop dur, fis-je. Tu n'as pas besoin de mots.
Il me fis l'un de ces sourires que j'aimait tant. Le docteur Lambert posa sa main sur mon épaule.
- Pense à ce que je t'ai dit, me dit il. Je vous laisse tout les deux. Raphaël, Laure viendra vérifier ton état dans quelques heures.
Le concerné se contenta de lever le pouce en signe d'approbation et le docteur sortit en refermant la porte avec soin.
- D-de quoi... de quoi vous avez parlé..? me demanda Raphaël.
- De toi, répondis-je.
Ce n'était pas vraiment un mensonge et sa dissimulait une partie de la vérité. Je n'avais envie de lui dire ni l'un ni l'autre.
- M-mon cancer... souffla Raphaël. Il à évolu...
Il s'interrompit lorsqu'un toux sèche lui déchira la poitrine, le faisant presque se convulser.
- Chuuute... fis-je en ravalant mes larmes. Ne... ne parle pas trop, ça... ça va aller...
Raphaël leva la tête vers moi. Ses lèvres étaient taché de sang mais il souriait.
- T-tu ne vas pas... pas commencer toi aussi... soupira t'il. A... a dire... "ça va aller" tout... tout le temps...
Je l'embrassai doucement. Je voulais juste sentir de nouveau le gout de ses lèvres sur les miennes. Je savait très bien que cela ne servait à rien d'éviter le sujet mais je ne pouvais pas m'en empêcher.
- C'est moi que j'essaye de rassurer... soufflai-je en me séparant de Raphaël. Pas toi...
- Ce... c'est mon rôle de... de te rassurer... fis faiblement Raphaël. T-t-tu te souviens de... de la période où tu... ou tu faisait des... cauchemars ?
- Je me souviens... répondis-je. C'était après que ma grand mère sois morte. Je me réveillais presque toutes les nuits en pleurant et à chaque fois.. à chaque fois, tu étais là...
- Oui... souris Raphaël. Je... je serai... je serai toujours là p-pour toi...
Il leva faiblement la main pour me caresser la visage.
- Tu es un Archange... fis-je. Je sais que... tu ne vas pas mourir.
Pour toute réponses, Raphaël m'adressa un nouveau sourire.
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Mon Archange
RandomJe partage la chambre 301 de l'hôpital avec Raphaël depuis presque un an. Et même si on m'avais dit, ce mardi froid et pluvieux, qu'il ne nous restait que dix jours à passer ensemble... je pense que je n'aurais rien changé.